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"Resisting the Present" : l'art contemporain mexicain exposé à Paris

Article rédigé par franceinfo - Valérie Oddos
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Ils sont artistes, ils ont autour de la trentaine, ils sont devenus adultes dans les années 1990, dans un Mexique qui s’émancipait du PRI, le parti unique qui a régné sans partage depuis la Révolution. Ils travaillent dans un pays marqué par la violence des narco-trafiquants et la généralisation de la mondialisation avec l’Alena, l’accord de libre échange nord-américain. Dans un climat de désillusion alors que la société mexicaine avait espéré la mise en place d’une vraie démocratie civile

Le Musée d’art moderne de la Ville de Paris montre le travail de 24 artistes qui ont émergé sur la scène artistique mexicaine dans les années 2000, des artistes très marqués par ce contexte politique et social. Le titre de l’exposition, « Resisting the Present », se veut le reflet de leur lien paradoxal d’amour et de haine avec les Etats-Unis, alors qu’ils gardent une identité propre très forte.

Musée d'art moderne de la Ville de Paris, jusqu'au 8 juillet 2012

David, un jeune garçon, est tombé dans la montagne, alors qu’il était parti chercher des cactus. Ses deux copains refusent d’admettre sa mort. Entre documentaire et fiction, le réalisateur filme dans le village de son enfance ou les superstitions restent vivaces et où la mort fait partie de l’imaginaire des vivants
 (Entrevista con la Tierra, 2008, Vidéo couleur, Courtesy Enchinga & FiGa Films)
Sa fresque dessinée sur des feuilles de papier, qui se prolonge sur les murs et les sols du musée, est une vision du Mexique « inspirée d’autels d’église, avec des personnages actuels et de l’histoire du Mexique, une sorte d’improvisation ». L’œuvre est surmontée de l’aigle US qui tient le serpent mexicain dans son bec.
 (Maldito, 2012, Courtesy de l’artiste et galerie Dukan Hourdequin, Paris)
Ce film reconstitue le voyage de son père dOaxaca à Tamaulipas, à la frontière nord, quand il passait de la drogue aux Etats-Unis. Edgardo Aragon effectue un voyage parallèle, anti-épique, où le paysage occupe une place prépondérante
 (Matamoros, 2009, vidéo couleur, Courtesy de l’artiste)
Il a reproduit les portraits d’enfants disparus trouvées dans la presse. Il a dessiné, point par point grâce à un microscope, ces images parfois effacées, photocopies de photos. « Il fallait que j’en fasse le plus possible », car des dizaines de milliers de personnes disparaissent tous les ans au Mexique, explique l’artiste. Résultat, une longue frise de 100 petits visages. "Une façon de faire un original de la copie », ajoute-t-il.
 (Niño perdido, 2005-2009, courtesy de l'artist, Collecion Jumex, Mexico, galeria Desiré Saint Phalle, Mexico, Collection Dr Rogelio Pereda, Mexico)
L’artiste, dans une réflexion sur l’opposition solidité/fragilité et sur les rapports entre architecture et littérature, a construit un mur en briques brutes. Son équilibre est perturbé par un livre, « Le Château » de Kafka, posé à sa base. Pour Jorge Méndez Blake, l’œuvre comme le roman « exprime l’étrange relation » entre « l’art et le monde qui l’entoure ou qui le contient".
 (El Castillo, 2008, La Colleccion Jumex, Mexico)
Engagée politiquement, l’artiste documente sa propre traversée de la ligne frontière marquée par le Rio Grande, avec une installation constituée de photos de paysages grandioses, de cartes géographiques, de cailloux et de plantes ramassées en route.
 (Rio Bravo Crossing, 2010, Courtesy de l’artiste et galerìa Kurimanzutto, Mexico)
Il n’a pas trente ans, n’est pas mexicain. Mais le poète et guérisseur chilien, né en 1929, a vécu au Mexique et profondément marqué la nouvelle génération d’artistes mexicains. Il est au Musée d’art moderne avec une vidéo, des extraits de ses « Fables Paniques » publiées à Mexico entre 1967 et 1973, et ses fameux tweets, suivis par plus de 400.000 abonnés
 (Fabulas Pànicas, 1967-1973, Sélection de 43 planches de dessins originales, Courtesy de l'artiste)
A partir d’archives photo, l’artiste explore divers aspects de l’image du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui a régné sur le Mexique entre 1929 et 1989. Notamment son impact sur le paysage culturel, l’architecture et la mémoire collective
 (La Solucion somos todos, 2011, Courtesy Gaga Arte Contemporàneo, Mexico)
Rencontre avec un ex-narco en fuite qui, le visage masqué par un voile noir, raconte crument vingt ans de travail pour les cartels, jusqu’aux assassinats qu’on lui a confiés
 (El Sicario, Room 164, 2010, film documentaire © Les Films d'Ici & Robo Films Courtesy Doc & Film International)
200 livres reliés en papier de verre sont installés sur des étagères. "Si quelqu'un met ces livres dans sa bibliothèque, ils s'effaceront et endommageront les livres adjacents lorsqu'il les consultera." Pour perpétuer et sauver la « Biblioteca Social Reconstruir », fondée en 1978 à Mexico par Ricardo Mestre, militant anarchiste exilé au Mexique après la guerre civile espagnole. Et pour propager toutes les voix dissidentes
 (Biblioteca de anarquismo y anarquistas, 2009-2010, Courtesy de l’artiste et galerìa Caja Blanca, Mexico)

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