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"Caricatures, Hugo à la une" : Victor Hugo croqué sous tous les traits à Paris

Ouverte depuis le 13 septembre 2018 à la Maison Victor Hugo située Place des Vosges et jusqu'au 6 janvier, l'exposition met en relief les visions changeantes et diverses de l'auteur des "Misérables" par ses contemporains, à travers le prisme des médias.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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André Gill, Louis -Alexandre Gosset de Guines, dit Victor Hugo, Interdit en 1874, publié dans L’Éclipse le 29 août 1875.
 (Maisons de Victor Hugo/ Roger-Viollet)
Aucun homme de lettres français n'a autant déchaîné les caricaturistes : le monumental Victor Hugo a provoqué l'amour et la haine, les attentes et les jalousies, au fil des changements d'un XIXe siècle agité, comme l'illustre cette exposition à Paris. 

"Caricatures, Hugo à la une" à la maison Victor Hugo est un parcours chronologique entre 1830 et 1885, année de la mort de l'écrivain. Elle restitue l'omniprésence du personnage à l'arrière-scène : référence morale pour les uns, traître, opportuniste, complice des communards pour les autres. 

180 caricatures exposées

Sur 300 à 400 estampes disponibles représentant des caricatures politiques et littéraires de Hugo, 180 ont été retenues. Daumier, Roubaud, Cham, André Gill, Deloyoti, Blass, Meyer, Luque, Nadar... Tous ces grands noms de cette discipline, souvent géniaux, ont croqué le Père Hugo.
JHonoré Daumier "Victor Hugo", série des Représentants représentés, Le Charivari, 20 juillet 1849.
 (© Maisons de Victor Hugo/ Roger-Viollet)
Beaucoup illustraient les unes de journaux de combat, ancêtres de Charlie Hebdo ou du Canard Enchaîné: certains étaient républicains -- le Charivari, la Lune, le Grelot-- mais d'autres monarchistes, le Caricaturiste, le Triboulet...
André Gill, Louis -Alexandre Gosset de Guines, dit, "Amnistie" , La Petite Lune, 28 février 1879.
 (@ Maisons de Victor Hugo/Roger-Viollet)
"On a en 2018 de Victor Hugo une image relativement consensuelle. Tous les candidats à une présidentielle citent volontiers Victor Hugo. Du vivant de l'écrivain, ce n'était pas comme ça. Contestations, défiances, haines avérées, le chemin a été long et difficile à certaines périodes", explique le commissaire de l'exposition Vincent Gille, qui est conservateur du patrimoine pour les Maisons Hugo de Paris et de Guernesey. 
Henri Meyer, Victor Hugo, Le Géant.
 (@Maisons de Victor Hugo/Roger-Viollet)

Le caricaturiste Benjamin Roubaud donne en 1841 les principaux traits de Hugo qui seront constamment reproduits: un très grand front, des cheveux en broussaille, une plume et la basilique de Notre-Dame de Paris, en référence au roman qui fut son grand succès populaire. 

10.000 estampes sur Hugo et ses proches bientôt numérisées

Toutes les dimensions de Hugo sont présentes dans ces caricatures, mais sa vie privée souvent tragique est en général préservée. En 1830, c'est l'écrivain porte-drapeau des romantiques qu'on caricature, puis c'est le dramaturge. Ensuite, lorsqu'il tente par cinq fois d'entrer à l'Académie Française, c'est le politique qui va devenir pair de France et qui est un monarchiste modéré qui les interroge.

Les  monarchistes le croquent gravissant "la montagne" lors de son basculement à gauche en 1948-51. Au début de son exil à Guernesey, la censure fait qu'on ne peut plus le représenter en figure politique. Mais il va revenir à la une, à l'occasion d'articles parus pour la sortie de son ouvrage "Les Châtiments". Son refus de l'amnistie fait de lui une grande figure morale. L'aspect caricatural s'efface dans les multiples unes qui lui sont consacrées, et le portrait bienveillant domine. 

Dans les dernières représentations, Hugo est montré en poète antique, avec une lyre, quasiment divinisé, sanctifié. Cette exposition devrait être suivie d'autres, qui exploiteront plusieurs angles des 10.000 estampes portant sur Hugo, sa famille, ses amis, sa carrière, et sont toutes en voie de numérisation. Elles seront visibles par tous sur le portail des collections.
 

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