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Pillé en 2011, le Musée des Civilisations d'Abidjan lutte contre le trafic d’œuvres d'art

Le musée avait fermé en 2015 pour être très largement rénové. De nouveau accessible au public depuis juillet 2017, sa première exposition au nom évocateur "Renaissance" met en valeur quelques œuvres maîtresses de la collection du musée, qui comprend plus de 15 000 pièces et qui va du paléolithique à l'art contemporain.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le musée a lancé cette année un projet appelé "La Collection fantôme". L'objectif : sensibilier au trafic illicite d'oeuvres d'art. Le musée avait été pillé en 2011. 
 (SIA KAMBOU / AFP)
C'est "un des musées d'art nègre les plus riches du monde", disait de lui l'ex-président sénégalais et fin connaisseur Leopold Sédar Senghor lors d'une visite en Côte d'Ivoire en 1971. Le lieu a fait peau neuve avec des salles et des éclairages modernes mais aussi un espace de conférence, un restaurant et un jardin extérieur.

"Renaissance" 

Sa première exposition post-rénovation, baptisée "Renaissance", est une sélection très dense d'une centaine de pièces maîtresses de son important fonds. "Nous pouvons nous estimer heureux d'avoir une belle collection qui est une particularité de la Côte d'Ivoire. C'est un atout. Une collection de 15 000 pièces de toutes les régions", souligne la directrice du musée, Silvie Memel Kassi.

Le musée avait été pillé en 2011. Le pillage avait eu lieu lors de l'anarchie qui a régné pendant la crise post-électorale (3 000 morts). "Ca nous a laissé vraiment un goût amer, parce que les (120) oeuvres pillées sont des oeuvres majeures: des pièces sacrées, des objets en cire...", explique-t-elle. "On a même fait une estimation numéraire: c'est près de quatre milliards de francs CFA (6 millions d'euros)" qui ont été perdus.

"Renforcer la lutte contre le trafic illicite" 

Le musée prévoit d'ailleurs pour les prochains mois une exposition intitulée "La Collection fantôme", à base de photographies et de pièces similaires aux pièces disparues, pour ne pas oublier. Et, souligne Silvie Memel Kassi, pour "réfléchir à comment renforcer la lutte contre le trafic illicite" de pièces historiques, un marché financé par de nombreux collectionneurs privés souvent peu regardants sur les origines.
 
Fondé en 1942 par la France, l'ancienne puissance coloniale, le musée d'Abidjan est lui-même une oeuvre d'art, avec ses 20 piliers en bois sculptés.
Il ne vit toutefois pas dans le passé, faisant la part belle aux créations contemporaines avec une salle consacrée à des artistes d'aujourd'hui comme Jems Koko Bi et un jardin avec des oeuvres récentes. 

"Ce musée, c'est la mémoire d'un peuple" 

Le musée d'Abidjan prépare également une exposition montrant les liens entre Picasso et les sculptures ivoiriennes, dans le sillage de "Picasso Primitif" du musée parisien Jacques Chirac du quai Branly.
 
Depuis sa réouverture en juillet, il a attiré un peu plus de 10 000 visiteurs mais compte décupler ce nombre en un an, grâce notamment aux touristes, qui reviennent dans le pays après une décennie de crise politique et d'insécurité, et grâce à une politique active envers les écoles et les étudiants.
"Ce musée, c'est aussi la mémoire d'un peuple", souligne Mme Memel Kassi. "Il est important de le faire découvrir aux Ivoiriens."
 

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