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Vol de trois photos de l'artiste chinois Liu Bolin au festival "Portraits" de Vichy

Alors qu'elles étaient exposées en plein air au festival "Portraits" de Vichy, trois photos de l'artiste chinois Liu Bolin, connu notamment pour ses clichés de lui-même où il se fond dans des paysage, ont été volées.

franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)

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Publié le 08/08/2017 15:16

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Les photographies grand format (100 x 130 cm) - baptisées "Red door", "Ground zéro" et "Temple of even" - faisaient partie de la soixantaine de photographies de l'artiste exposées jusqu'au 10 septembre sur l'esplanade du lac d'Allier. Elles auraient disparu "entre mercredi et dimanche", selon la ville de Vichy. Tirées sur aluminium et vissées sur un support en fonte, celles-ci avaient été éditées spécialement pour l'exposition.

Liu Bolin pose devant son oeuvre "Red Door", une des trois photos volées à Vichy.
(Thierry Zoccolan / AFP) — Liu Bolin pose devant son oeuvre "Red Door", une des trois photos volées à Vichy. (Thierry Zoccolan / AFP)

Figure de l'art contestataire chinois

"Elles n'ont pas de valeur marchande car elle ne sont pas vendables à la cote internationale de Liu Bolin sur le marché de l'art. D'autant que leur état a dû être dégradé lors de l'arrachage", déplore le co-commissaire de l'exposition Karim Boulhaya. Figure de la bouillonnante scène artistique chinoise, Liu Bolin a acquis une reconnaissance internationale grâce à un art du camouflage digne d'un caméléon.

Depuis cinq ans, on avait jamais eu aucun tag ni une égratignure.
Karim Boulhaya, co-commissaire de l'exposition.Revêtu d'une vareuse militaire, inspirée des années Mao, son corps et ses yeux clos, méticuleusement repeints, se fondent dans le paysage pour, affirme l'artiste, dénoncer les dysfonctionnements de la société chinoise. "Depuis cinq ans, on avait jamais eu aucun tag ni une égratignure", regrette M. Boulhaya, par ailleurs directeur du centre culturel Valéry-Larbaud, qui expose d'autres artistes dans le cadre du festival.

Recrudescence de vols d'oeuvres d'art
La mairie de Vichy a porté plainte. "Le préjudice est artistique car ces vols empêchent le public de découvrir dans son intégralité l'oeuvre de cet artiste mondialement connu. Mais aussi financier car le tirage produit chaque année dans un laboratoire parisien, en accord avec l'artiste, a un coût". "Jusqu'à présent, nous avions fait le choix de mêler esthétisme et sécurité mais on va devoir désormais revoir le système d'accroche au détriment de l'esthétisme", prévient M. Boulhaya.

Vichy n'est pas la seule ville victime cet été d'un vol d'oeuvres d'art. Vendredi, la ville de Paris a annoncé qu'elle allait porter plainte contre deux personnes "déguisées en agents de la Ville", qui avaient dérobé une dizaine de mosaïques du "street artist" Invader.