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Rencontres photographiques : Christian Lacroix expose l'Arlésienne

Du costume aux symboles qu'elle évoque, l'Arlésienne est mise à l'honneur par le couturier Christian Lacroix, à l'occasion d'une exposition dans sa ville natale.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Christian Lacroix aux Rencontres photographiques d'Arles le 7 juillet 2014.
 (Valérie Farine/La Provence/MAXPPP)

En 1868 dans les "Lettres de mon moulin", Alphonse Daudet racontait l'histoire de Jan, "un admirable paysan de vingt ans", qui n'avait qu'une fille en tête : "une petite Arlésienne toute en velours et en dentelles, qu'il avait rencontrée sur la Lice d'Arles, une fois". Mais la belle a déjà un amant, et Jan finit par se suicider.

A l'occasion des Rencontres photographiques d'Arles, le couturier Christian Lacroix retrace l'histoire de "l'Arlésienne", aujourd'hui tombée dans le langage courant pour désigner ce que l'on attend mais qui n'arrive jamais. Chrisitian Lacroix, désormais designer, costumier et illustrateur après avoir perdu sa maison de couture en 2009, est lui-même né à Arles en 1951.

Chignon, ruban et dentelle

"C'est très marquant, pour un enfant, cette nouvelle des Lettres de mon moulin que nos parents nous lisaient", raconte Christian Lacroix à l'AFP. "L'Arlésienne incarne la femme inaccessible, un idéal de féminité. Cela nous marque assez pour qu'on la cherche à jamais", assure Lacroix.

L'exposition, présentée dans la Chapelle de la Charité, est divisée en plusieurs volets. D'abord, une partie historique pour redécouvrir le costume de l'Arlésienne au XIXème siècle. La femme a les cheveux relevés en chignon, attachés par un ruban, un fichu de dentelle épinglé. L'exposition comprend aussi des photographies de "reines d'Arles", élues chaque année au début du mois de juillet. "Ma cousine a été reine d'Arles", confie Christian Lacroix à l'AFP. "Quant à mon arrière-grand-mère qui est morte à la fin des années 1950, je l'ai toujours vue avec son fichu et le ruban".
L'Arlésienne, Madame Ginoux, peinte par Van Gogh en 1890.
 (Gianni Dagli Orti/The Art Archive/The Picture Desk/AFP)
De nombreux artistes exposés

Le couturier a fait appel au travail de plusieurs photographes. Lucien Clergue, arlésien lui aussi, a pris une série de photos montrant les différentes étapes pour revêtir le costume arlésien. L'Anglaise Katerina Jebb a quant à elle scanné la dernière reine d'Arles et la nouvelle, ainsi que leurs demoiselles d'honneur : elles deviennent fantomatiques, pour illustrer l'absence.

Des oeuvres de l'artiste Grégoire Alexandre évoquent la "notion d'apparition-disparition" de la femme. Plusieurs habitantes d'Arles, d'origines et d'âges différents, ont aussi été photographiées dans leur tenue ordinaire puis avec le ruban et le fichu. "Il y a eu à chaque fois une transformation qui montre que ce costume n'est pas anodin, qu'il induit un certain port de tête", selon Lacroix. "Une tradition, un patrimoine, cela doit être un vecteur d'échange et de partage et non une raison de fermeture et d'exclusion", considère-t-il.

L'exposition "l'Arlésienne" de Christian Lacroix est présentée dans la Chapelle de la Charité, à Arles, du 7 juillet au 21 septembre, de 10 heures à 19h30. Toutes les informations sur les Rencontres photographiques d'Arles sont disponibles sur le site officiel de l'évènement. 

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