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"Photomeetings" au Luxembourg : dialogues entre fondus de la photographie

Pour la 8e année, la galerie Clairefontaine au Luxembourg propose ses Photomeetings. Six professionnels et soixante jeunes étudiants en photographie venus de toute l'Europe, y exposent leur travail. Autant de rencontres et d'occasion de réfléchir à cet art, vecteur d'image et d'un message. Une expérience partagée avec le grand public à travers trois expositions réparties dans la ville de Luxembourg et un cycle de conférences.
Article rédigé par franceinfo - Linda Belhaoues
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Publié
Temps de lecture : 2min
Exposition photomeetings
 (Jean-Christian Bourcart)


Qu’est-ce que le photomeetings ? Même sans une maîtrise parfaite de la langue de Shakespeare, le principe paraît simple et clairement annoncé. Ces rencontres autour de la photographie réunissent depuis huit ans des photographes confirmés et des jeunes prêts à développer leur talent.

six photographes du monde entier sont choisis chaque année pour venir diriger un stage de photographie au Luxembourg. Pour cette édition, Roman Pfeffer, Alfred Seiland et Abel Szalontai ont accepté de revenir, certains pour la quatrième année consécutive. S'y ajoutent Arno Rafael Minkinnen, Geert Goiris et Jean-Christian Bourcart, le plus français des photographes américains.

Cette année les étudiants ont à travailler sur un thème passionnant résumé en une équation : «Photography = Fiction? ». C’est l’étrange relation qu'entretient la photographie avec la fiction qui va être exploré.

Un questionnement presque incontournable, qui dépasse le domaine artistique pour interroger la société dans son ensemble : quelle est la part de fiction dans un cliché dans une société désormais dominée par l'image. Une société où nombre de jeunes gens s'affichent sans pudeur sur des réseaux sociaux comme si l'image n'avait plus de sens, comme si elle était vidée de sa substance, comme si elle ne révélait plus une partie d'eux-mêmes. C'est presque un dialogue générationnel qui est proposé aux visiteurs. Le résultat est visible à la galerie Beim Engel, qui regroupe les travaux de tous les étudiants.

Pendant ce temps, à la Galerie Clairefontaine, les maîtres de stage offrent un aperçu de leur travail. Des images vaporeuses de Jean-Christian Bourcart aux autoportraits surréalistes de Minkkinen en passant par l'autre réalité proposée par Geert Goiris. C'est un vrai dialogue qui s'opère ainsi entre ces deux expositions.

Dead Bird 2008
 (Geert Goiris)

Une manifestation fascinante qui pousse les visiteurs à s'interroger au même titre que les étudiants. Car la photographie, depuis sa création, porte finalement ce questionnement en elle. Elle n’est plus seulement l’image troublante d’une réalité interprétée par un photographe. Car, c’est justement cette interprétation qui fait sa force, qui modifie la réalité, la rendant parfois plus belle, d'autres fois plus sombre mais toujours différente.

La photographie va plus loin que le miroir qui déjà peut paraître déformant, ou suspecté de l’être. Elle fige un moment donnant le sentiment d'interroger les êtres jusqu'au fond d'eux-mêmes, de les capturer. Certaines sociétés africaines craignent les photographies car accusées de leur voler leur âme. Seraient-elles dans le vrai ?

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