Premier festival Photoreporter à Saint-Brieuc: 15 reportages inédits
Parmi les photographes présents, on trouve des "vétérans", comme les Américains Jim Brandenburg ou Gary Knight, des reporters connus, comme les Français Claudine Doury ou Olivier Jobard, ou de "jeunes pousses", comme Pierre-Yves Marzin, Gwen Dubourthoumieu, Sonia Naudy.
Jury prestigieux
Ces quinze reportages, présentés au public jusqu'au 11 novembre, ont été sélectionnés après un appel à projets qui a vu affluer à Saint-Brieuc "plus de 300 projets venant d'une quarantaine de pays", explique le directeur artistique du festival, Didier Rapaud, ancien directeur de l'agence Gamma et ancien rédacteur en chef à Paris Match. A la hauteur de l'enjeu, le jury de sélection, qui s'est réuni en janvier, était composé de Jean-François Leroy, président du festival Visa pour l'Image, à Perpignan, Guillaume Clavières, rédacteur en chef photo de Paris-Match, et Ruth Eichhorn, directrice photo pour le magazine Geo Allemagne.
Mécénat breton
"Si le budget avait été plus large, on aurait pu en retenir 150 de très, très bon niveau", souligne Didier Rapaud. Mais le jury du festival ne s'est pas seulement arrêté à la qualité des synopsis qui lui étaient proposés, "il a été très attentif sur les budgets", précise-t-il. Car là réside une des spécificités de Photoreporter: les sujets ont été financés et produits - "10.000 euros en moyenne pour chacun" - par des partenaires privés, principalement des entreprises bretonnes. Une trentaine d'entreprises ont pu participer à ce mécénat dont le ticket d'entrée était fixé à 1.000 euros pour les TPE de moins de 10 salariés.
Photoreporter : une profession
"C'est quelque chose de nouveau et d'encourageant à une période où le reportage photographique est en crise", souligne Didier Rapaud. "Dans le marasme ambiant qui caractérise une profession sinistrée, le festival s'annonce comme une bouffée d'oxygène", analyse Guillaume Clavières. "Quantité d'images sans style inondent malheureusement de plus en plus notre vie quotidienne (...) Il devient donc encore plus important de miser sur d'excellents photojournalistes qui décrivent et décryptent pour nous la situation du monde", insiste pour sa part Ruth Eichhorn.
Le monde s'invite à Saint-Brieuc
Le monde d'aujourd'hui s'invite à Saint-Brieuc avec des thématiques originales. "L'Inde et le mur de la honte" à la frontière avec le Bangladesh (Gaël Turine), le sud des Etats-Unis et ses clandestins avec "Immigracion Topographica" (Gary Knight), le Mexique et "Une police indigène, héroïque et incorruptible" dans l'Etat de Guerrero (Pierre-Yves Marzin), la Chine avec un "Retour au barrage des Trois Gorges" (Zeng Nian), ou encore "United we were strong" sur la difficulté d'Israël à cimenter une population aux origines diverses (Pierre Terdjman). Sans oublier ce voyage dans la France précaire avec "La vie à durée déterminée" (Olivier Jobard).
On y plonge aussi en Afghanistan (Sonia Naudy), en République démocratique du Congo (Gwen Dubourthoumieu), en Russie (Antoine Gyori), en Belgique (Cédric Gerbehaye), dans les nuits blanches de la Baltique (Claudine Doury), au Cachemire (Ami Vitale), ou encore au long du Nil, de ses sources à la Méditerranée (Franck Vogel).
Cerise sur le gâteau de cette manifestation entièrement gratuite, le regard de Jim Brandenburg sur la Bretagne où ce photographe de National Geographic célèbre le pacte de l'homme avec la nature.
Festival Photoreporter, jusqu'au 11 Novembre à Saint Brieuc
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