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Photoquai 2011: les photographes du monde sur le quai Branly

On l’attendait avec impatience. La 3e édition de Photoquai, biennale des photographes du monde non occidental est arrivée. Elle déploie ses images sur les quais de la Seine, en face du musée du Quai Branly qui organise la manifestation (jusqu’au 11 novembre)
Article rédigé par franceinfo - Valérie Oddos
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Temps de lecture : 2min
Photoquai 2011, biennale de photos du monde sur le quai Branly
 (photo Valérie Oddos / Culturebox)

Né en 2007, Photoquai vise à faire connaître en France des photographes contemporains non occidentaux jamais exposés chez nous. Ils sont originaires des continents auxquels le Quai Branly s’intéresse, Afrique, Asie, Amérique du Sud, Océanie. En 2009, la deuxième édition avait connu un grand succès public, avec plus de 400.000 visiteurs.

Installé au bord de la Seine, Photoquai offre un parcours d’images collées sur de grands panneaux avec, cette année, un effort de présentation par rapport à la dernière édition qui était parfois confuse. On s’y promène librement en passant d’images de Tanzanie à des images de Malaisie en passant par Cuba ou l’Afrique du Sud.

La sélection 2011 s’est effectuée sous la direction artistique de Françoise Huguier, photographe et réalisatrice qui a travaillé en Afrique, en Russie, au Japon, en Inde. Elle s’est entourée d’une équipe de commissaires et de correspondants qui ont cherché, aux quatre coins du monde, 46 talents originaires de 29 pays.

Photoquai veut proposer des visions non occidentales du monde, qui envisagent parfois le monde occidental avec ironie, comme celle du Marocain Hassan Hajjaj qui met en scène des femmes voilées intégrant marques et icônes de l’Occident.

Les regards sont divers, du reportage à la fantasmagorie la plus débridée. Mais paradoxalement, les images « réelles » du Colombien Julian Lineros, qui a photographié l’entraînement d’un groupe paramilitaire, sont aussi hallucinantes que le « monde des esprits » (Spirit World) du Laosien Ka Xiong. Les jeunes recrues couvertes de boue ressemblent à des sculptures sorties de l’imaginaire.

Des thèmes se retrouvent, comme la détresse des jeunes : le Japonais Kosuke Okahara s’est intéressé aux étudiantes qui se mutilent. Le Sud-Africain Mack Magagane a inventé une photo-fiction sur le suicide d’un adolescent.

Malheureusement, on ne peut citer tous les photographes : la poésie des bords de mer bahreinis du Libanais Camille Zakharia, les romans-photos truculents de l’Indien Shailabh Rawat, le travail du Cubain Alfredo Sarabia à la lisière du cimetière Colon de La Havane. Ou celui du collectif brésilien Cia de Foto sur le carnaval de Salvador. La particularité de ce collectif de Sao Paulo est qu’aucune photo n’est signée personnellement.

Il faut prendre le temps de se promener à travers le parcours, qui se prolonge cette année à l’intérieur même des jardins du musée du Quai Branly.

Photoquai, 3e biennale des images du monde, quai Branly, Paris 7e, jusqu’au 11 novembre 2011-09-15
 

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