Patrick Willocq, le photographe qui rapproche migrants et habitants d'un village
Quand les 900 habitants du petit village de Saint-Martory apprennent fin 2015 l’ouverture d’un CADA, un centre d’accueil pour les demandeurs d’asile, dans leur commune, l’inquiétude, la méfiance, puis la peur, gagnent une partie d’entre eux. D’autres au contraire, accueillent avec bienveillance l’arrivée de cette cinquantaine de réfugiés qui ont fui leur pays en guerre, au Proche et Moyen-Orient ou en Afrique de l’Est.
Le photographe Patrick Willocq a décidé de se pencher sur ce "parachutage" comme il l’appelle, et de raconter en image le parcours de chacun des protagonistes, autochtones comme migrants. Un an après, la peur du début a disparu, et de vrais liens se sont tissés entre villageois et réfugiés. Un travail artistique commun exposé jusqu'au 5 novembre au château de cœur du village.
Reportage : E. Wat / X. Marchand / K. Glock
En immersion
Pour réaliser ces fresques photographiques géantes, Patrick Willocq a du longuement discuté avec tous les acteurs. Il a vécu quatre mois en immersion dans le village pour recueillir leur histoire, celle d’un exil et d’une fuite vers l’inconnu pour les migrants, et celle d’un quotidien, souvent paisible, soudainement bouleversé par cette arrivée d’étrangers pour les villageois.Le résultat est étonnant, les photos de Patrick Willocq sont semblables à des tableaux de la peinture classique. Des compositions qui racontent une multitude d’histoires. Aujourd’hui, les habitants éprouvent une vraie fierté d’avoir participé à ce projet et d’avoir, finalement, tendu la main à ces femmes, ces enfants et ces hommes.
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