Migrants : larmes et empathie devant les clichés de "Visa pour l'image"
Le festival international de photojournalisme a ouvert ses portes samedi à Perpignan. Depuis 1989, la manifestation colle aux sujets forts de l’actualité, à travers des photographies du monde entier. Au cœur de l’édition 2016, la crise des migrants, dévoilée au public à travers différentes expositions.
La migration des peuples, poussés à l’exil, n’a jamais été aussi forte depuis 2015, année durant laquelle près d’un million de personnes sont entrées illégalement dans l’espace Shengen. La crise des migrants s’est réellement inscrite dans l’espace médiatique en 2010 et est devenue depuis un sujet photographique majeur pour les photo-reporters.
Des hommes se ruant sur un pain, une longue file d’humains marchant avec leurs effets, ou un père de famille protégeant ses enfants de la noyade, les clichés exposent un moment de vie de migrants.
Les images de Yannis Behrakis par exemple, touchent les visiteurs.
Nous sommes dans un flot d’image permanent mais celles-ci parlent énormément. Je me sens vraiment en phase avec le sujet, il y a une très grande proximité
Si la crise des migrants s’est intégrée dans le paysage médiatique, au point de menacer de banaliser cette question, les photos de Visa pour l'Image touchent au coeur. "On sait ce qu’il se passe mais là je trouve cela très émouvant", témoigne une visiteuse les larmes aux yeux.
Le photographe de Reuters connait bien son sujet, puisqu’il photographie les migrants depuis maintenant 25 ans. Grec d’origine, il s’est même fait le porte-voix des persécutés lorsque les migrants sont arrivés dans son pays natal.
Reportage : M. Tamon / J. Lopez / J. Olivier
Une solution introuvable
Que ce soit Marie Dorigny et ses clichés de femmes en exil, ou le photographe de l’AFP Aris Messinis et ses "scènes de guerre en zone de paix", la question est la même : comment régler le problème ?
Comment allons-nous y arriver ? Que peut-on faire ? On se sent impuissant alors qu’il faudrait que tout le monde s’y mette mais je crois que c’est un peu un rêve parce que c’est un problème énorme qui ne s’arrête pas.
À Perpignan, adultes et jeunes se posent des questions, avec toujours un espoir de solidarité.
Est-ce que le fait d’être au courant va changer quelque chose ? C’est ça le plus marquant, c’est de se rendre compte de la difficulté de retranscrire l’ambiance par la photo. Quand on voit ces gens crier ça nous donne l’impression d’être spectateur et même voyeur et on aimerait pouvoir les aider
La plupart des photos concernant la crise des migrants sont exposées dans le Couvent des minimes de Perpignan, avec les clichés de 14 artistes venus du monde entier. Le festival international de photojournalisme se poursuit jusqu’au 11 septembre.
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