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Le salut de Robert Doisneau aux derniers travailleurs du vin de Bercy
Les voûtes de la Cour Saint-Emilion à Bercy-village dans le 12e arrondissement de Paris accueillent jusqu’au 2 octobre 30 photographies de Robert Doisneau. Elles ont été prises de 1974 à 1988 par le photographe humaniste qui voulait garder la trace d'un monde en train de disparaître.
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Des rails pour acheminer le vin, des entrepôts et des animaux, retour dans les années 70 à... Bercy avec les photographies de Robert Doisneau. À cette époque, une véritable vie ouvrière régnait dans le quartier. Une vie que le photographe a pu immortaliser avant qu'elle ne s'éteigne
La fin d’un monde
C’est à partir de 1878, que Bercy acquiert sa réputation de plus grand marché vinicole du monde. Sur près de 43 hectares sont installés des entrepôts, qui attirent les Parisiens. Auberges, guinguettes, fêtes, le quartier est vite connu pour sa convivialité.
Incendies, crues de la Seine, malgré de nombreuses catastrophes, Bercy n’a jamais été détruit, jusqu'à ce que, en 1979, le Conseil de Paris décide de changer complètement le visage du quartier.
C’est juste avant cette époque que Robert Doisneau a sorti son appareil, pour immortaliser la fin d’un monde. "Il n’était jamais dans la nostalgie ou dans la tristesse de voir les choses se détruire. Mais il cherchait toujours à en garder la mémoire et le souvenir et en particulier de la vie des gens. Je pense que si il est venu en 1974 à Bercy, […] c’est parce qu’il savait que le quartier était provisoire", explique Françoise Deroudille, la fille du photographe.
Reportage : B. Lopez / P. Quiers / G. Fontenit
L’amour des autres
À cette époque où tout semble disparaître, Robert Doisneau lui, reste pour photographier les personnes qui l’entourent dans ce quartier. Son amour des autres se ressent dans ses 30 clichés, même après 40 ans.
Ça m’évoque l’ancien temps, le temps de certains quartiers restés authentiques. On appelait cela les grands chais à l’époque.
Témoignage d'une visiteuseDe plus, le photographe aimait prendre son temps. "Les gens ne s’apercevaient même pas qu’ils étaient photographiés parce qu’il ne déclenchait pas forcément avec l’œil collé à l’objectif mais comme ça en continuant de leur parler. Il faisait un long travail d’approche avant", souligne sa fille.
Robert Doisneau reviendra dans les années 1980 pour photographier ses amis.
Les 30 clichés exposés jusqu’au 2 octobre sous les voûtes de la Cour Saint-Emilion est un testament humaniste de Robert Doisneau, avant que Bercy ne devienne le quartier d’aujourd’hui.
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