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La photo argentique, nouvelle tendance ? Des passionnés renouvellent le genre à Clermont-Ferrand.

A l’heure du tout numérique et des smartphones, certains passionnés font de la résistance aux nouvelles technologies. Basés à Clermont-Ferrand, Maxime Gobet et Didier Guyot reviennent à des techniques traditionnelles, entre XIXe et XXe siècle.
Article rédigé par franceinfo
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  (France 3 / Culturebox)

Ces techniques peuvent paraître préhistoriques. Avec la démocratisation des smartphones et la miniaturisation des appareils photos, chacun est libre de se proclamer photographe. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers d’anciennes techniques de photographie comme l’argentique ou le collodion humide. En Auvergne, le repaire de ces amateurs se trouve à Clermont-Ferrand, dans la boutique "L'Imaginarium du photographe" de Maxime Gobet.

Reportage France 3 : M. Le Charpentier / V. Riffard / A. Cretin

Le retour du collodion humide

Dans ses murs, Maxime Gobet accueille de nombreuses expositions mais aussi quelques artistes résidents. Exemple Didier Guyot qui défend des procédés très anciens. Cet ancien artisan dans la BTP réalise des prises de vues au collodion humide. La technique qui date de 1850, ne se fait pas sur une pellicule mais sur une plaque de verre. 
Didier Guyot s'est spécialisé dans la photo au collodion humide.
 (France 3 / Culturebox)
Après la préparation de la plaque et de la mixture, le collodion humide est versé sur la plaque de verre. Le sujet doit ensuite poser plusieurs secondes sans bouger. Le négatif blanc ne se révèlera qu'une fois sur un support sombre. Le temps de pose permet de révéler la puissance de chaque cliché. Les cibles préférées de Didier sont les yeux : "On voit tout dans les yeux, ce qui donne une image plus intense." 

Une photographie au collodion n’est déjà plus une réalité, c’est l’interprétation d’un instant qui ne reviendra jamais.

 Pour Didier Guyot, la révélation de son premier cliché a agi comme une révélation personnelle. Et c'est un peu la même chose pour ses clients qui sont souvent surpris du résultat.  


Un lieu de rendez-vous des amateurs

Le 6 septembre 2016, Maxime Gobet fêtait l’inauguration de son enseigne. Ingénieur en bâtiment de formation, ce passionné de photographie a changé de voie à 26 ans pour montrer que l’argentique n’était pas mort.
 

J'ai découvert l'argentique après le numérique, comme beaucoup de personnes de ma génération


A l’inverse des photos instantanées qui permettent de retoucher, la pellicule argentique ne permet qu’un nombre limité de tirages, et l’erreur est souvent fatale au cliché. La patience est donc une donnée très importante. 

Dans les rayons, un Lubitel 166 B à viseur-poitrine. 
 (France 3 / Culturebox)

On ne prend plus le temps de réfléchir au cadrage, à la composition, d’apprécier le moment.


Aussi revendeur, Maxime Gobet a fait de sa boutique un lieu de rendez-vous incontournable pour tous les amateurs du 8e art. Dans ses locaux, il met en vente quelques appareils photos qu'on pourrait qualifier de "vintage". On peut y trouver aussi quelques nouveautés comme des appareils argentiques à effets. Mais ceux qui se vendent le plus sont les appareils d’occasion plus classiques, qui vont des Polaroïd aux argentiques à "viseur-poitrine". 

Maxime Gobet présente quelques appareils photos de sa gamme. 
 (France 3 / Culturebox)

En moins d’un an d’existence, sa boutique a su trouver sa clientèle. Souvent des jeunes, lassés par la photographie numérique, et qui comme Maxime et Didier souhaitent faire revivre le charme des prises de vues anciennes. Ils peuvent ainsi mettre la main sur des boitiers rares mais aussi sur tous les consommables aujourd'hui presqu'introuvables. Le tout enrobé de conseils.

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