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L'arbre et le photographe à la galerie des Beaux-arts à Paris

L'arbre a toujours fasciné. Une exposition à la galerie de l'Ecole Nationale des Beaux-arts présente une centaine de photographies, signées des grands maîtres du XIXe siècle comme Alfred Briquet ou Eugène Atget, Charles Marville ou Désiré Charnay, qui ont photographié les arbres ici (forêt de Fontainebleau, parcs parisiens) ou ailleurs (de l’Égypte à l'Algérie, Beyrouth, Istambul...). Ces images du XIXe côtoient dans cette exposition celles d'artistes contemporains.
Article rédigé par franceinfo - Laurence Houot-Remy
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Publié
Temps de lecture : 3min
Beech Tree N°.8 1996 / Exposition "L'arbre et le photographe"
 (Tessa Traeger)

A la fois figure symbolique et vecteur d'évolution pour l'être humain, l'arbre exerce depuis toujours une fascination. Attrait qui agit en particulier sur les artistes. Dès l'apparition de la photographie, l'arbre en devient un sujet privilégié. Il est photogénique.

La collection photo des Beaux Arts : 70 000 épreuves et négatifs

L'Ecole des Beaux-arts dispose d'une très riche collection photo, constituée à partir du milieu du XIXe siècle. Les épreuves ont été acquises dans un but pédagogique, pour être mises à la disposition des élèves dans les différents ateliers de peinture sculpture et architecture. Elles étaient achetées dans des agences ou des librairies ou proviennent de donations ou de legs.

Arbres à Saint-Cloud, 1906
 (Eugène Atget)

Cette collection s'est enrichie jusqu'à 1914 puis a été peu à peu abandonnée jusqu'aux années 80, moment à partir duquel les Beaux-Arts ont à nouveau enrichi cette collection, qui a aujourd'hui valeur patrimoniale, et compte de nombreuses épreuves de grands noms de la photographie.

L'exposition "L'arbre et le photographe" montre la richesse de cette iconographie, dans laquelle l'arbre joue un rôle essentiel, au XIXe siècle et jusqu'à aujourd'hui, où la thématique du végétal et cet élément des paysages renvoie à d'autres problématiques, comme la préservation de la biodiversité.

L'arbre dans les temps

L'exposition met en miroir les photographies du XIXe et les images d'aujourd'hui, travail des étudiants de l'école avec leurs professeurs, proposant un regard croisé entre passé et présent.

Campagne romaine, seconde moitié du XIXe siècle
 (Anonyme)

"L'école des Beaux-Arts est une institution double, à la fois muséale et pédagogique. S'y confrontent le passé, porté par ses collections et les lieux historiques qui les abritent, et le présent très actuel de l'art qui s'apprend et qui se fait. Cette exposition est le reflet de cette réalité", explique Anne Marie Garcia, Commissaire de l'exposition.

72A.82 1982
 (Jean-Marc Bustamante / Collection particulière)

Ces deux mouvements s'accomplissent dans une continuité étonnante.  Entre les images d'inspiration documentaire du XIXe siècle et les photographies d'aujourd'hui, jusqu'à parfois se confondre.

L'arbre sous tous les angles

L'exposition propose trois grands thèmes autour de l'arbre : la nature, la ville et l'homme.

L'arbre fait partie du paysage, à la fois étrange et majestueux, sauvage et fondateur, il incarne le lien entre les éléments eau, feu, terre et air. Les "études d'après nature", proposées par les photographes attachés aux peintres de l'époque de Barbizon comme Paul Berthier ou Henri Langerock, montrent l'image d'une forêt luxuriante où l'arbre se fond dans une végétation dense, foisonnante et non maîtrisée par l'homme. On y voit des troncs noués, branches entremêlées, marigots dans les brumes.

Les clichés contemporains individualisent l'arbre, qui devient personnage principal de l'œuvre, parfois transfiguré en objet inquiétant, comme dans les clichés de Jean-Michel Fauquet.

Sans titre [Série Arbres] 1993
 (Jean-Michel Fauquet)

L'arbre dans la ville est un élément à part entière. Maîtrisé par l'homme, objet d'agrément, taillé, aligné, disposé, l'arbre a aussi donné aux hommes l'un de ses moyens d'expression les plus beaux, celui de construire des jardins.

L'exposition égrene les textes de deux écrivains : Pierre Bergounioux, professeur de l'école, et Olivier Rollin.

On prend un grand plaisir à voyager avec Alexandre Leroux sous les palmiers des rues d'Alger ou avec les frères Zangaki, les pieds dans le Nil.

Inondation du Nil et palmiers
 (Les frères Zangaki)

L'arbre fait partie de notre monde. Celui des forêts, celui des villes, mais il habite aussi notre imaginaire. Quand on ressort de cette exposition, on ne regarde plus les arbres de la même façon.

L'arbre et le photographe
École des Beaux-Arts,
Paris (6e)
Jusqu'au 22 avril.
Du mardi au dimanche, de 13h à 19h
4 Euros

 

Catalogue de l'exposition
L'arbre et le photographe
Beaux-arts de Paris les éditions
25 Euros

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