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Exposition d'Ahlam Shibli : le ministère demande plus d'information du public

Le ministère de la Culture, interpellé par le Crif, a demandé vendredi au Jeu de Paume de compléter l’information donnée aux visiteurs de l’exposition de la photographe palestinienne Ahlam Shibli, qui suscite des protestations de la part d’associations juives françaises
Article rédigé par franceinfo - Valérie Oddos
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'exposition de la photographe palestinienne Ahlam Shibli à Paris, au Jeu de Paume (12 juin 2013)
 (Rémy de la Mauvinière / AP / SIPA)

La représentation, dans quelques images de l’exposition, de personnes ayant commis des attentats suicides en Israël, a choqué, notamment le Crif (Conseil représentatif des organisations juives de France).
 
Le ministère juge ces réactions "compréhensibles" et estime que la "neutralité revendiquée" par l’artiste "peut, en elle-même choquer et donner lieu à de mauvaises interprétations puisqu’elle n’explique pas le contexte des photographies qui n’est pas seulement celui de la perte mais qui est aussi celui du terrorisme".
 
Le ministère veut que le propos de l'artiste soit clarifié
Dans un communiqué, le ministère de la Culture et de la Communication demande au musée de "compléter l'information donnée aux visiteurs pour d’une part clarifier et mieux expliquer le propos de l’artiste et d’autre part distinguer la proposition de l'artiste de ce qu’exprime l’institution".

Le président du Crif, Roger Cukierman, avait écrit le 5 juin à la ministre de la Culture Aurélie Filippetti pour juger "particulièrement  regrettable et inacceptable qu'en plein Paris, cette série fasse ainsi l'apologie du terrorisme" et avait sollicité "l'intervention" de la ministre.

Le Jeu de Paume réfute toute apologie du terrorisme
L'exposition "Phantom Home" (foyer fantôme) présente six séries de photos où Ahlam Shibli interroge la notion de "chez-soi", importante pour les Palestiniens si souvent exilés. Dans une série de 68 photos intitulée "Death", elle s'intéresse à la représentation de ceux que les Palestiniens appellent "martyrs", morts lors de combats avec l'armée israélienne, tués dans des raids, ou ayant commis des attentats-suicides contre des civils israéliens.

La société palestinienne entretient leur mémoire en affichant leur portrait sur les murs, dans les maisons et à l'extérieur.

"Je ne suis pas une militante", affirme l'artiste, défendue par le Jeu de Paume qui réfute toute propagande ou apologie du terrorisme.

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