De Sebastião Salgado à Maxime Riché, la fragilité de la planète au cœur du Festival Photo La Gacilly

La nature en héritage, c’est le thème retenu cette année par les organisateurs qui, en ce 20^e anniversaire, souhaitent plus que jamais rappeler l’esprit de ce festival. Oeuvrer pour un monde plus responsable à travers l’art. Vingt photographes célèbres ou moins connus exposent leurs clichés.

Une galerie photo à ciel ouvert 

Le Festival Photo La Gacilly est une exposition à ciel ouvert. Les photographies sont présentées dans les ruelles de la petite commune rurale ou dans les espaces verts. Des grands formats que les visiteurs découvrent en flânant dans un écrin de verdure. Un décor bucolique qui contraste avec les clichés de Maxime Riché. Le photographe français présente sa série Paradise, du nom de cette ville de Californie entièrement ravagée par les flammes en novembre 2018. Un incendie gigantesque qui, en 18 jours, a couté la vie à 85 personnes et détruit plus de 620 km2 de forêt. Maxime Riché s’est rendu à plusieurs reprises sur place. Son travail présenté au Festival Photo La Gacilly témoigne de l’après-incendie. "Depuis 10 ans, je traite des changements climatiques. Là, j’ai voulu parler de comment on s’adapte suite à une catastrophe comme celle-ci" explique le photographe qui est allé à la rencontre des habitants.

Sebastião Salgado et les indigènes d'Amazonie

Alerter le public sur les enjeux écologiques pour préserver les espaces naturels, c’est la mission de ce festival depuis 20 ans. "On essaye de sensibiliser, de montrer du beau et de provoquer des questionnements, la stupeur, l’étonnement et parfois le rire avec des expositions décalées" raconte Cyril Drouhet, commissaire des expositions. Des émotions à retrouver dans les sublimes clichés d’Amazonie de l’immense Sebastião Salgado. Pendant 6 ans, le photographe franco-brésilien a arpenté la forêt amazonienne immortalisant notamment les derniers peuples indigènes. Un "paradis sur terre" rapporte Sebastião Salgado en espérant "que d’ici à cinquante ans, ces images ne ressemblent pas au registre d’un monde perdu" ajoute-t-il.

Face aux changements climatiques et à l’urbanisation galopante qui menacent bien des territoires, le photojournaliste Pascal Maitre - qui est un habitué du festival - a sélectionné 70 clichés tirés de ses reportages dans les plus grande villes du monde. "Amener l’urbanisation dans ce festival qui est dédié à la nature, c’est important. Tout doucement ces villes s’étendent, grignotent sur l’espace naturel et mettent en jeu totalement les problèmes d’environnement" réagit l’auteur de l’exposition baptisée Metropolis.

Le festival propose également trois expositions sur le thème de la protection de la biodiversité avec notamment des images d’orangs-outans prises en Indonésie par le photographe belge Alain Schroeder. Des primates menacés d’extinction suite à la destruction de leur habitat naturel. Autres espèces vulnérables, les jaguars de la réserve naturelle du Pantanal au Brésil photographiés par le sud-africain Brent Stirton. Des témoignages que le Festival souhaite faire découvrir à un large public : en 2022, La Gacilly avait attiré près de 300 000 visiteurs.

Festival Photo La Gacilly , à La Gacilly (Morbihan), jusqu’au 1^er octobre 2023.