Centre photographique Rouen : l’étonnante galerie d’autoportraits de l’artiste Thorsten Brinkmann
Vous ne verrez pas son visage. Thorsten Brinkmann le cache derrière des objets du quotidien usés, délaissés, dans des compositions absurdes évoquant les portraits de puissants dans la peinture ancienne. De drôles d’autoportraits qui interrogent avec humour sur notre relation aux objets et à la société de consommation. A voir au Centre photographique Rouen-Normandie jusqu’au 26 janvier.
L'artiste allemand Thorsten Brikmann présente ses étonnants autoportraits "Renaissance" à Rouen à l'occasion de sa première exposition personnelle en France. Une réflexion notamment sur notre relation à l'objet dans cette société d'hyper-consommation.
(Culturebox - capture d'écran)
Dans la droite lignée de Marcel Duchamp, figure incontournable en matière de détournement, Thorsten Brinkmann met en scène et incarne des personnages fictifs dans des autoportraits absurdes rappelant les portraits de puissants, rois, chevaliers, princesses et nobles, habillés et équipés d’objets de notre quotidien dépareillés, voués à la destruction et détournés par l’artiste.
Ces personnages fictifs sont des sortes d’alter-égo de l’artiste, des figures qu’il veut évocatrices de la tradition picturale flamande ou italienne de la Renaissance. Ça fait référence évidemment à ces portraits de nobles, de figures du pouvoir. Et il y a une dimension très ludique qui parle au jeune public, mais aussi une vraie réflexion sur notre société et un regard politique.
Raphaëlle Stopin, Directrice du centre photographique Rouen-Normandie Reportage : R. Deh / H. Colosio / M. Varin
Une réflexion sur notre société de consommation
Brinkmann collecte assiduement toutes sortes d’objets esseulés, usés, dysfonctionnels, mis au rebut. S’ensuit un travail d’assemblage où il sculpte son personnage, jusqu’au moment où, tout ayant pris place, il appuie sur le déclencheur à distance. Derrière ce côté absurde, son œuvre est tissée de références à l’histoire de l’art.
Avec humour, et un brin de fantaisie irrévérencieuse, l’artiste formé à l’école d’art d’Hambourg, interprète avec ce travail, la relation de l’homme moderne à l’objet et à sa consommation effrénée. En plus des portraits, se joignent quelques assemblages, montages hétérogènes d’objets dépareillés. Certains prolongent l’environnement du portrait, d’autres se présentent telles des natures mortes ramenées à la vie. Thorsten Brinkmann, "Van Barre" - 2018
(Thorsten Brinkmann / courtesy FeldbuschWiesnerRudolph Galerie)
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