Biennale de l'image de Nancy : les éclats du miroir brisé du monde
Dans les vastes espaces de l'ancienne usine Alstom, la Biennale internationale de l'image de Nancy juxtapose, jusqu'au 13 mai, des photographies essentiellement prises par des journalistes. Certains ont couru le monde, comme le Président d'honneur de cette vingtième édition, Philippe Rochot, grand reporter à France 2. D'autres sont photographes de terrain dans des journaux régionaux comme l'Est Républicain ou Vosges-Matin. L'intelligence de la Biennale est là, dans cette diversité : le reportage est grand dès qu'il touche juste.
Reportage France 3 Lorraine : M. Boudiba / L. Dumenil / L. Jacques
Grands reportages
Les couleurs crues de la série de photographies d'Hubert Sacksteder accentuent l'insolite misère de ces familles philippines qui vivent dans le cimetière de Manille, avec pour toits les mausolées des morts.
Mais la petite fille qui visite pour la première fois la Biennale internationale de l'image de Nancy s'arrête plutôt devant une image saisie pendant un match de football féminin; les joueuses lui semblent danser, elle en est transie d'émotion.
Nous sommes les archivistes de faits qui n'ont duré qu'un centième de seconde"
Paul Leboeuf
Journaliste-photographe
Denis Freppel en rigole encore. Pourtant son cliché a été pris aux jours les plus noirs de la guerre civile irlandaise qui déchira l'Irlande du Nord à partir de la fin des années 60. Un policier est assis dans la rue sur un fauteuil bancal, casqué et abrité par son bouclier, clope au bec. Il attend les projectiles en même temps que la fin hypothétique du conflit. La fataliste fatigue du flic en dit plus sur cette guerre d'usure que bien des analyses géopolitiques. "La chance vient un peu avec nous, mais pour cela, il faut se déplacer et savoir courir", explique simplement Freppel qui a couvert la guerre du Vietnam et photographié les cimetières à bateaux bretons.
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