Arthur Batut, inventeur et photographe de génie exposé à NY et dans le Tarn
L'invention du portrait type
"Reproduire à l’aide de la photographie une figure dont la réalité matérielle n’existe nulle part, un être irréel dont les éléments constitutifs sont disséminés sur un certain nombre d’individus et qui ne peut être conçu que virtuellement, n’est ce point un rêve ?"
C'est dans un but artistique mais également ethnologique que Batut se lance dans ce mode opératoire. En empilant à faible exposition un grand nombre de portraits, il souhaitait donner l'image type d'un groupe d'humains. Car avec cette méthode, les traits personnels de chaque personne se trouvent gommés, seuls les traits communs, par un jeu de superpositions, finissent pas ressortir.
Cette technique permet ainsi de découvrir les lignes du visage qui font la singularité des membres d'une famille ou des habitants d'une région. Il voulait également montrer combien la photographie peut être créative, en faisant apparaître ces "portraits de l'invisible", au même titre que la peinture et la sculpture.
Son procédé sera malheureusement détourné. On lui a ainsi proposé de réaliser le portrait type du criminel. Absurde répondait-il, puisque le faciès n'est pas le reflet des facultées mentales et intellectuelles d'un individu.
L'invention de la photo aérienne par cerf-volant
À l'époque très coûteuse, la photographie aérienne a été inventée par Nadar. Pour ce faire il embarquait à bord d'une montgolfière avec son appareil photo. Mais dès l'apparition de plaques de verre assez rapides pour obtenir des instantanés, Batut a l'idée de fixer sa chambre noire à un cerf-volant, et d'y relier un déclencheur à distance. Ce système très complexe doit répondre à nombre d'exigences d'équilibre et de solidité, tout en étant très léger, pour que le cerf-volant supporte son poids.
Mais l'ingéniosité de l'autodidacte lui permettent de surmonter ces obstacles et de réaliser en 1888 la première photographie aérienne automatique, une vue de sa ville natale au format 8x8 centimètres.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.