Yahne Le Toumelin, peintre bouddhiste et mère de Matthieu Ricard
"Mademoiselle Le Toumelin est en train de dessiner". Voilà l'une des phrases que la peintre a entendu des millions de fois alors qu'elle n'était encore qu'une petite fille à l'école : "Ce n'était pas de ma faute. Je ne pouvais pas faire autre chose que de croquer pour m'exprimer", se défend aujourd'hui l'artiste.
Reportage : E. Besards / N. Pressigout / F. Pelé
Il n'est pas nécessaire de lui demander quand sa carrière a débuté. Cette vieille dame a toujours dessiné. Pionnière, Yahne Le Toumelin côtoie Pierre Soulages et André Breton dans les années 50 et 60.
Pendant 20 ans, elle part en Inde en quête de spiritualité. Elle en revient nonne bouddhiste. Elle est aussi la mère de Matthieu Ricard, figure emblêmatique de cette religion en France : "Quand elle est revenue en tant que nonne, les gens réagissaient différemment. Les personnes ne la considéraient plus vraiment comme une artiste. Mais peu à peu, elle s'est remise à la peinture en Dordogne et a renoué des contacts avec les collectionneurs ainsi que les musées", explique son fils, admiratif du travail de sa mère.
Une reconnaissance tardive méritée
Samedi 30 avril à Bordeaux, une quinzaine de ses oeuvres seront proposées à la vente à l'Hôtel des ventes Rive Droite. C'est l'idée du comissaire-priseur Christian Jean dit Cazaux qui ne souhaite surtout pas que l'art de Yahne Le Toumelin tombe dans l'oubli : "Si l'on prend un de ses tableaux, on peut le retourner dans tous les sens. Si le tableau tient la route, alors son créateur a du talent", ajoute ce dernier.Un livre sera aussi bientôt également mis en vente. Des clichés des plus belles toiles de la peintre, prises par Matthieu Ricard lui-même.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.