Un couple définitivement condamné pour le recel de 271 œuvres de Pablo Picasso
Dans cette affaire, qui a commencé en 2010, les époux Le Guennec avaient déjà été condamnés à deux reprises pour le recel de dessins, lithographies et collages du célèbre artiste.
Ils assuraient les avoir reçues en cadeau. Ancien électricien de Picasso, Pierre Le Guennec et sa femme Danielle ont été condamnés, mardi 19 novembre, à Lyon, et ce pour la troisième fois, pour le recel de 271 œuvres de Pablo Picasso, qu'ils avaient conservées pendant près de quarante ans dans leur garage. Le président de la cour d'appel a confirmé le jugement du tribunal de Grasse rendu en 2015 "en tous points tant sur la culpabilité que sur la peine prononcée" à l'encontre des époux Le Guennec, soit deux ans de prison avec sursis. L'ancien artisan de 80 ans et sa femme, âgée de 76 ans, étaient absents lors du prononcé de l'arrêt.
Le couple avait déjà été condamné à deux reprises pour le recel de ces dessins, lithographies et collages. Il avait obtenu en cassation l'annulation de sa condamnation par la cour d'appel d'Aix-en-Provence en décembre 2016 au motif que celle-ci n'avait pas démontré que les œuvres "provenaient d'un vol", ce qui lui a valu d'être rejugé une troisième fois à Lyon.
"C'est le triomphe de la vérité"
Les époux assuraient que les œuvres leur avaient été remises par la veuve de Picasso, Jacqueline, après la mort de l'artiste, en 1973, au moment où éclatait un conflit avec les héritiers du peintre. Plus tard, Jacqueline leur aurait demandé de rendre les sacs, sauf un pour lequel elle aurait dit : "Gardez-le, c'est pour vous."
Ces 271 œuvres de Picasso ont refait surface en 2010, quand Pierre Le Guennec s'était présenté au fils du peintre, Claude Ruiz-Picasso, afin d'en faire authentifier une partie, dont un carnet de 91 esquisses, le tout datant de 1900 à 1932. Les héritiers avaient aussitôt porté plainte. "C'est le triomphe de la vérité et la fin d'une mystification", a réagi, mardi, l'avocat du fils de Picasso. Il estime que Pierre Le Guennec a joué, pour le compte de marchands d'art, "le rôle que jouent les mules en matière de trafic de stupéfiants".
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