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"Trésor nazi": Gurlitt veut se battre pour conserver les oeuvres

L'octogénaire allemand, Cornelius Gurlitt, qui cachait dans son appartement munichois des centaines de tableaux vraisemblablement volées aux juifs par les Nazis, ne rendra pas les oeuvres sans se battre.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Trois oeuvres de la collection Gurlitt  'MAle Nude', Bonaventura Genelli, non daté;  'Etude de femme nue debout, les bras relevés, les mains croisées au-dessus de la tête', Auguste Rodin, non daté; 'Dompteuse', Otto Dix, 1922.
 (STAATSANWALTSCHAFT AUGSBURG / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE/AFP)
Dans une interview à l'hebdomadaire Der Spiegel, Gurlitt a estimé que son père, fils d'un marchand d'art au passé trouble sous le nazisme, avait acquis ces oeuvres en toute légalité, et qu'il était normal, qu'en tant qu'héritier elles se retrouvent en sa possession.

"Je ne rendrai rien volontairement", a-t-il déclaré à la journaliste du Spiegel, qui a passé 72 heures avec cet homme excentrique, au domicile duquel 1.400 dessins, gravures et peintures dont des Picasso, Matisse ou Renoir ont été découverts en février 2012. "J'espère que tout cela sera vite résolu et que je vais enfin récupérer mes tableaux" a ajouté Gurlitt, qui est accusé d'évasion fiscale et de recel.
L'entrée de l'immeuble munichois où on a retrouvé 1500 oeuvres d'art (4 novembre 2013)
 (Marc Müller / EPA / MAXPPP)
"Je voulais juste vivre avec mes tableaux"

Il a déclaré avoir donné aux enquêteurs "assez " de documents attestant de son innocence. Se disant choqué par l'attention dont il fait l'objet, notamment par les journalistes qui l'assaillent devant son domicile, cet homme s'est exclamé: "Je ne suis pas Boris Becker, qu'est-ce que me veulent ces gens-là?". "Je voulais juste vivre avec mes tableaux", a-t-il lancé.

M. Gurlitt est le fils de Hildebrand Gurlitt, grand galeriste considéré comme juif par les nazis, et qui s'était constitué une collection dans les années 30 et 40. Gurlitt semble avoir vécu pendant des années sans travailler et sans être enregistré où que ce soit administrativement en Allemagne, vendant de temps à autre des oeuvres héritées de son père.
Collection Gurlitt "Child at the Table" Otto Griebel, non daté
 (STAATSANWALTSCHAFT AUGSBURG / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE/AFP)
Le gouvernement allemand, qui a affirmé lundi vouloir accélérer les recherches des ayants droit sur le "trésor nazi" découvert en Allemagne, après l'appel lancé par le président du Congrès juif mondial pour la publication d'un inventaire des tableaux, va publier sur l'internet à partir de la semaine prochaine des photos de 590 oeuvres, ont indiqué les autorités vendredi.


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