Rétrospective Tardi à Bâle : la guerre au coeur d'une oeuvre
Il y a beaucoup de solitaires dans l'oeuvre de Jacques Tardi. Qu'il s'agisse des opprimés, des poilus ou de son père pris dans la tourmente de 39-45. Isolés ou dans une foule d'autres solitaires, ils sont tous seuls ! Jacques Tardi pose sur eux un regard solidaire. L'un artiste est engagé. Il ne peut s'empêcher de dénoncer les oppressions. Et parmi ces oppressions, la première, celle qui moissonne les vies sans distinction, celle qui a entraîné dans ses horreurs le père du dessinateur et son grand père, la guerre. Le graphisme est souvent épais, les vêtements sont lourds, la terre est lourde, les regards aussi.
Reportage :France 3 Alsace N. Ly / N. Meyer / M. Beauclair
Les couleurs de l'univers de Tardi ne sont jamais gaies. Même dans les pages les moins tragiques, celles des aventures d'Adèle Blanc-Sec par exemple, on sent la menace toujours présente. Le regard à la fois tendre et désespéré qu'il porte sur les hommes ou les femmes pris dans les tourmentes, quelles qu'elles soient, touche au plus profond de l'humain. Les deux cents croquis de la rétrospective que l'on peut visiter au Cartoonmuseum de Bâle, en Suisse, tout près de Mulhouse, montre bien la persistance de ce regard de Tardi. De ses débuts à sa dernière trilogie consacrée à l'expérience de son père dans la deuxième guerre mondiale, il ne cesse de nous dire :" Regarde, cet homme qui plante ses yeux dans les tiens, c'est ton reflet".
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