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Rétrospective Jacques Réattu : hommage à un peintre d'histoire oublié

Il fut l’un des artistes les plus talentueux de son temps et pourtant, qui se souvient de Jacques Réattu ? L’artiste arlésien, lauréat du prestigieux Prix de Rome, a eu la malchance d’éclore au sein d’une période troublée : la Révolution française. Le musée qui porte son nom à Arles organise une grande rétrospective. "Jacques Réattu, arelatensis – Un rêve d’artiste", du 16 septembre au 7 janvier.
Article rédigé par Sophie Granel
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
"La vision de Jacob", Jacques Réattu, Rome  1792. 
 (Musée Jacques Réattu / Capture d'écran France 3)
Reportage : P. Fabrègues / M. Mouamma / C. Parès
Jacques Réattu aurait pu être l’égal du célèbre Jacques-Louis David. Ce dernier l’avait d’ailleurs choisi pour réaliser une œuvre monumentale destinée à décorer la Convention nationale. Mais la chute de Robespierre en 1794 et les remous politiques qui l’ont entourée en décidèrent autrement. Réattu avait pourtant le profil type du peintre d’Histoire. Né dans une famille d’artistes, son oncle est Antoine Raspal, le peintre des "Arlésiennes". Dès les origines, le jeune homme se destine à la peinture historique, une carrière dont la consécration est le Prix de Rome. Après l’avoir tenté sept années d’affilée, il décroche le précieux sésame en 1790. Mais là encore, le destin lui joue un mauvais tour. Sa résidence d’artiste (l’équivalent actuel de la Villa Médicis) est brutalement interrompue lorsque les artistes français jugés trop révolutionnaires ne sont plus les bienvenus en Italie.
Le Triomphe de la Liberté", Jacques Réattu, Marseille juin 1794.
 (Musée Jacques Réattu / Capture d'écran France 3)
De retour à Marseille puis à Arles, son œuvre connait une longue éclipse d’une vingtaine d’années. Il ne reprend véritablement les pinceaux qu’en 1819, période très prolifique durant laquelle il réalise à la fois des décors pour le théâtre, pour des églises et une série d’œuvres mythologiques. C’est à cette carrière rythmée à la fois par l’amour et les aléas de l’Histoire, que le musée Réattu consacre aujourd’hui la première véritable rétrospective. Une exposition reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et qui investit deux lieux : le musée Réattu et la chapelle Sainte-Anne, où sont exposées ensemble pour la première fois les six grisailles monumentales du Temple de la Raison de Marseille. 

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