Ouverture retardée du musée : Manuel Valls reçoit Claude Picasso à Matignon
Le premier ministre lui-même recevra aujourd'hui lundi 5 mai Claude Picasso, le fils du peintre et administrateur de l'indivision Picasso, annonce le Figaro. Manuel Valls "devrait s'employer à apaiser" ce dernier, agacé par la réouverture tardive du musée. Claude Picasso devrait également profiter de cet entretien pour plaider pour le maintien à son poste d'Anne Baldassari, l'actuelle présidente jusqu'à la fin de son mandat, en 2015. "Elle se bat depuis dix ans" pour que la réouverture du musée agrandi "soit une fête à partager avec les visiteurs du monde entier", avait il déclaré vendredi. Il se disait même décidé à démissionner du conseil d'administration du musée si on prenait "n'importe qui pour réaliser l'accrochage qu'elle avait prévu".
Claude Picasso avait demandé au ministère de s'engager "à tout faire" pour ouvrir le musée en juinCette invitation à Matignon intervient après la polémique entamée la semaine dernière à la suite de l'annonce d'une ouverture reportée du musée, initialement prévue en juin. Le fils du peintre avait alors déclaré au Figaro "J'ai l'impression que la France se fout de mon père et aussi de ma tête !" Claude Picasso s'inquiétait du retard de l'ouverture du musée. Le ministère de la Culture s'était déclaré "très étonné de la tournure" que prenait la question de la date de réouverture du musée Picasso.
"Les propos de Claude Picasso sont très excessifs", avait réagi Vincent Berjot, directeur général du patrimoine au ministère. "Nous partageons le même objectif de valoriser le génie de Picasso et de son oeuvre", avait-il déclaré à l'AFP vendredi. "Le ministère a investi 19 millions d'euros dans la rénovation du musée et il procède actuellement au recrutement de 40 personnes". "Quand on investit autant, quand on recrute, quand on double les surfaces, je ne pense pas que l'on se moque de l'oeuvre de Picasso. On lui donne un magnifique écrin", avait-il souligné.
Management contesté de la présidente Anne Baldassari
Derrière cette polémique couve aussi depuis des mois une crise larvée concernant le management contesté de l'actuelle présidente Anne Baldassari. "Il faut résoudre au plus vite les problèmes de management du musée alors que le Directeur du chantier et la Directrice des publics ont démissionné et après le départ de deux Directeurs généraux en deux ans", avait déclaré Vincent Berjot vendredi.
Selon le Figaro, le gouvernement serait en négociation avec la présidente afin d'organiser son départ anticipé et un nouveau président serait désigné d'ici septembre. Le nom de son successeur circule déjà : Laurent Le Bon, actuel directeur du Centre Pompidou-Metz. Ce dernier a néanmoins démenti hier : "Mon mandat court jusqu'en 2016 et, à ma connaissance, le poste n'est pas vacant".
Samedi, l'architecte ayant réalisé son réaménagement, Jean-François Bodin, avait pour sa part estimé que le musée pouvait encore rouvrir comme prévu "fin juin", contestant que le bâtiment ait été livré avec un mois de retard.
Réouverture à la mi-septembre
Pour clore la polémique, le ministère a annoncé hier dans un communiqué que l'ouverture aurait bien lieu à la mi-septembre. "Contrairement à certaines allégations publiques, les travaux réalisés dans le corps principal du musée, l'Hôtel Salé, n'ont été achevés que le 30 avril", affirme-t-il. "De plus, les travaux de l'aile technique, bâtiment essentiel du musée, seront achevés au plus tôt fin mai", poursuit le ministère, estimant que "la réception des travaux liés à cette aile technique est donc absolument impossible avant le mois de juin", précisait le communiqué.
"Il est de la responsabilité du ministère que toutes les conditions soient réunies pour une bonne ouverture du musée: la sécurité des collections, les conditions d'accueil du public et le bon fonctionnement des équipes", avait déclaré vendredi Vincent Barjot.
"Chacun doit dépasser les intérêts personnels et à partager cet enthousiasme et cette sérénité qui permettront l'achèvement du projet." a déclaré Aurélie Filippetti. Message que devrait répéter aujourd'hui Manuel Valls à Claude Picasso.
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