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Le "photograffeur" JR célèbre la lutte pour les droits civiques aux USA

Le photographe français JR, connu pour les portraits géants qu'il affiche aux quatre coins du monde, s'installe pour la première foisà Washington où il y célèbre, par une installation éphémère dans le quartier noir, la lutte pour les droits civiques.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Temps de lecture : 2min
Le "photograffeur" JR a décoré ce bâtiment desaffecté de Washington.
 (Mladen Antonov / AFP)

Une photo symbole des droits civiques
L'artiste âgé de 29 ans vient de coller (avec l'aide de 5 assistants) sur toute la façade, longue d'une dizaine de mètres, d'un bâtiment désaffecté, la reproduction papier d'une célèbre photo en noir et blanc du photographe noir Ernest Withers prise lors d'une grève en 1968 à Memphis, dans l'Etat du Tennessee (sud).

L'image montre des rangées de grévistes noirs portant chacun une pancarte "I am a man" (Je suis un homme). La photographie est depuis un symbole de la lutte des Noirs pour les droits civiques dans les années 1960. Les dizaines de mètres carrés de la photo ont été simplement collés, comme des affiches, directement sur les murs du bâtiment.

La photo de Ernest Withers collée sur le bâtiment de Washington.
 (Mladen Antonov/ AFP)

Une installation éphémère
L'installation fait partie du projet "Unframed" dans lequel l'artiste "installe des images d'archives pour les utiliser dans un contexte différent", explique-t-il sur son site internet. Pour cette image des éboueurs en grève, il a choisi le carrefour de la 14e rue et de la rue T, là "où ont éclaté les émeutes tout de suite après l'assassinat de Martin Luther King (militant des droits des Noirs) à Memphis", écrit-il. 

Combien de temps restera-t-elle en place ? "Cela dépend de la météo - il se peut qu'elle reste plusieurs années, ou quelques mois", répond JR au Washington Post. "Ca sera peut-être arraché par endroits. J'aime bien cette idée, aussi. Je n'imposerai jamais une image à jamais. J'aime le côté éphémère".

Réactions enthousiastes des passants
 Jeudi après-midi, un passant prenait une photo de l'oeuvre: "C'est fantastique", a indiqué à l'AFP Matthew Green, qui ne connaissait pas l'oeuvre du photographe français. La "question raciale a toujours fait partie de la ville. Les droits civiques ont fait ici l'objet de luttes", a ajouté ce professeur à l'Université catholique de la capitale, qui enseigne les sciences politiques et l'histoire de Washington. "C'est une partie importante de l'histoire de la ville, cela parle aux gens qui habitent ici", dit-il.

Le "photograffeur" comme il se qualifie lui-même, explore l'art urbain depuis l'âge de 17 ans. Il s'est fait connaître en affichant dans Paris des portraits géants de jeunes de banlieue. Au Proche-Orient, il a collé face à face des photos d'Israéliens et de Palestiniens et mené un grand projet célébrant l'héroïsme des femmes dans le monde, en photographiant leurs yeux ou leur visage.

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