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Le musée Picasso accueille ses premiers visiteurs pour les Journées du patrimoine

Après cinq ans de travaux et plusieurs mois de crise, et avant même l'accrochage des tableaux, le musée Picasso accueille ses premiers visiteurs ce week-end pour les Journées du patrimoine, en attendant l'ouverture officielle le 25 octobre.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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L'Hôtel Salé, dans le quartier du Marais, accueille le Musée Picasso
 (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Reportage : I. Baechler, A.Jacquet, F. Bohn, C. Combaluzier, M. Chailleby
"C'est symbolique, il y avait énormément d'attente et un musée vide c'est très rare", dit à l'AFP Laurent Le Bon, nouveau président de l'établissement. Les visiteurs "verront une très belle architecture du XVIIe, un magnifique réaménagement de l'architecte Jean-François Bodin, mais aussi quelques très grands chefs d'oeuvre en avant-première de Picasso", notamment "la Flûte de Pan" et un extraordinaire collage de grande taille "Les femmes à leur toilette" réalisé avec des chutes de papier peint.

Une dizaine d'oeuvres sont visibles dans le musée où l'accrochage a déjà commencé. "Ce sera une petite prime pour celles et ceux qui souhaiteront faire la queue", dit M. Le Bon. Les visiteurs pourront découvrir le nouvel hall d'accueil, retrouver le somptueux escalier d'honneur et sillonner quelques-unes des 37 salles dont les parcours ont été repensés. Le musée a gagné 1.000 m2.

L''Hôtel Salé, dans le quartier du Marais, tient son nom de son constructeur, Pierre Aubert, percepteur de la gabelle, l'impôt sur le sel. "C'est un endroit magique, un des plus beaux hôtels particuliers de France, les volumes sont extraordinaires et vraiment adaptés à l'oeuvre de Picasso", souligne Laurent Le Bon.
  (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Fort de sa réussite eu Centre Pompidou-Metz, il a pris la direction de l'établissement en juin en remplacement d'Anne Baldassari. Cette experte reconnue de l'oeuvre de Picasso avait été révoquée en raison du climat social tendu au sein du musée qu'elle dirigeait depuis 2005.

Elle a finalement accepté de procéder à l'accrochage de l'exposition inaugurale, comme le lui avait proposé la ministre de la Culture de l'époque, Aurélie Filippetti. Un choix approuvé par M. Le Bon : "Nous en sommes très heureux. La collection est magique, le résultat le sera d'autant plus".

"Un feu d'artifice pour la France"

"Je me suis pas mal battu pour qu'Anne Baldassari fasse cet accrochage, a confié à l'AFP Claude Picasso, fils de Pablo, puisqu'elle avait un concept qui me paraissait stimulant et vivant".

Après les tensions, M. Le Bon note que "l'équipe est restée exactement la même". "Je suis arrivé dans un esprit de sérénité, on est tous ensemble, tout le monde semble heureux d'être à deux pas de ce moment essentiel". "Les premiers regards sont unanimes pour dire qu'on revoie le musée Picasso sous un autre angle", assure le président.

Quant à l'ouverture le 25 octobre, elle n'a pas été choisie au hasard : "Pour Picasso, c'est essentiel puisque c'est sa naissance (25 octobre 1881), et coup de chance, la Monnaie de Paris, la Fondation Louis Vuitton, le musée Picasso ouvrent la même semaine, c'est un feu d'artifice pour la France, pour Paris". Sur l'affluence attendue, M. Le Bon reste prudent : "une très belle journée serait entre 4/5.000 et 6.000 visiteurs".
Laurent Le Bon, président du Musée Picasso
 (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
"La chance du musée, c'est de montrer Picasso sous toutes ses facettes. il faut se laisser plonger dans cet océan", ajoute-t-il. Le musée possède 5.000 oeuvres de l'artiste dont 300 peintures et 300 sculptures et ne peut en présenter que 400. Il vient encore de s'enrichir d'un don d'une des filles du peintre, Maya Picasso : un dessin recto-verso, avec un portrait de Guillaume Apollinaire, et un carnet de croquis de nus, que les visiteurs pourront admirer ce week-end. "On va faire beaucoup tourner l'accrochage, mais surtout, on va montrer l'ensemble de la collection personnelle de Picasso : Matisse, Derain, le Douanier Rousseau...", annonce M. Le Bon.

L'exposition conçue pour les Journées du Patrimoine par Emilie Bouvard, conservatrice au musée, retrace l'histoire chaotique de l'Hôtel Salé qui après avoir été transformé en pensionnat au XIXe siècle, devint le siège de l'Ecole centrale et enfin le magasin d'exposition du bronzier Henri Vian , grand-père de Boris.

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