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Le Musée des Beaux-Arts de Gand retire des toiles dont l'authenticité est mis en doute
Le Musée des Beaux-Arts de Gand en Belgique a retiré de ses cimaises des toiles et sculptures de l'Avant-garde russe des années 1910-20, dont des historiens et négociants en art ont mis en doute l'authenticité, a annoncé mardi l'institution.
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Origine "hautement douteuse"
Ce retrait, intervenu lundi, jour de fermeture au public, est "provisoire", a précisé dans un communiqué le MSK (Museum voor Schone Kunsten). Au total 24 œuvres controversées, signées Malevitch, Kandinsky ou Vladimir Tatline, ont été retirées des salles exposant la collection permanente, afin d'être soumises à examen par des experts, a-t-on précisé de même source.Dans une lettre ouverte relayée le 15 janvier par le quotidien flamand De Standaard et le journal Art Newspaper, un groupe d'historiens de l'art avait mis en cause l'origine "hautement douteuse" de 26 œuvres de l'Avant-garde russe exposées depuis octobre dans ce musée de Gand.
Sans les qualifier de "faux", ils ont souligné qu'elles n'étaient répertoriées dans aucun catalogue. Les experts jugent l'Avant-garde russe, un mouvement artistique s'étendant de 1890 à 1930, particulièrement exposée à la contrefaçon.
"Attaque injuste et violente"
La semaine dernière, face à la polémique atteignant sa réputation, le musée avait annoncé la nomination prochaine d'un comité d'experts chargé de vérifier l'authenticité de ces toiles. Mais il avait alors été exclu de les retirer des salles d'exposition, tant que ne seraient pas apportées "des preuves irréfutables" confirmant les accusations. L'examen d'authenticité devait porter sur une petite partie du lot incriminé.Désormais il s'agit d'offrir aux experts "un accès illimité à toutes les œuvres", qui seront mises à leur disposition "dans les réserves du musée", a expliqué le MSK. "La commission d'experts sera désignée au plus vite et pourra alors se mettre directement au travail", a-t-il été précisé.
Le collectionneur privé à l'origine du prêt des tableaux controversées, le Belgo-Russe Igor Toporovski, a estimé de son côté être visé par "une attaque injuste et violente". Selon lui, ces accusations ont été orchestrées par des marchands d'art soucieux de préserver leurs intérêts commerciaux avec les grosses fortunes russes qu'ils comptent parmi leurs clients.
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