Cet article date de plus d'onze ans.
Le musée d'Orsay va déshabiller les hommes
L'homme nu "dans tout l'éclat de sa beauté"... À la rentrée, le musée d'Orsay se dévergonde avec une exposition "ludique et savante", exclusivement dédiée au mâle en costume d'Adam, qui souligne au passage la charge homoérotique de certaines oeuvres.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'exposition "Masculin/Masculin", qui présentera quelque 200 oeuvres de 1800 à nos jours, ouvrira ses portes le 24 septembre. Il va sans dire que d'ores et déjà, l'exposition éveille la curiosité. "Il commence à y avoir un petit bruit autour d'elle. Je reçois pas mal d'appels pour savoir ce que c'est exactement", se réjouit Guy Cogeval, président du musée d'Orsay, dans un entretien à l'AFP publié mercredi.
L'homme nu dans l'art, une thématique rarement exploitée
Alors que le nu féminin s'expose régulièrement et naturellement, l'homme nu "n'a pas eu la même faveur", relève l'établissement public qui assure qu'il n'y a pas eu de grande exposition sur ce thème dans un musée avant celle du Leopold Museum de Vienne à l'automne 2012. "Cela faisait longtemps que j'avais envie de traiter ce thème. Il y a une quinzaine d'années, alors que j'étais directeur du musée des Beaux-arts de Montréal, j'avais envisagé de la faire mais on m'avait expliqué que ce serait malvenu", se souvient Guy Cogeval, qui préside Orsay depuis 2008.
Guy Cogeval s'est inspiré de l'exposition "Hommes nus" du Leopold Museum mais il souligne qu'elle a été largement repensée. "Sur les 200 oeuvres environ que nous présentons, seulement vingt sont communes à l'exposition de Vienne", assure Guy Cogeval, qui est aussi l'un des commissaires de l'exposition.
Orsay n'a pas gardé l'affiche de l'exposition du Leopold Museum, qui avait fait scandale en Autriche. Elle reproduisait une oeuvre des artistes Pierre & Gilles, intitulée "Vive la France" (2006) et montrant trois joueurs de foot aux attributs masculins bien visibles... Face aux protestations, le Leopold Museum avait dû cacher le sexe des modèles avec un rectangle rouge. Le visiteur français pourra retrouver cette oeuvre dans l'exposition d'Orsay, mais pas dans les couloirs du métro parisien... Comme affiche, Orsay a choisi un autre Pierre & Gilles, un "Mercure", de dos, à côté d'un "Berger Pâris" (1787), montré de face. Cette oeuvre de Jean-Baptiste Desmarais, prêtée par le musée des Beaux-Arts d'Ottawa, est "une icône apollinienne de la culture gay canadienne", selon Guy Cogeval.
À voir : peintures, sculptures et photos
"Masculin/Masculin", qui se tiendra jusqu'au 2 janvier 2014, présentera des peintures, des sculptures mais aussi "beaucoup de photographies car l'un des thèmes traité est l'homoérotisme, qui parcourt toute l'exposition", déclare Guy Cogeval. "Les premiers grands artistes qui ont été ouvertement homosexuels sont généralement des photographes", assure-t-il, en citant notamment le baron allemand Wilhelm von Gloeden et l'Américain Fred Holland Day.
Pour le patron d'Orsay, "il n'est plus possible d'éluder l'attraction physique des corps", y compris de la part d'artistes hétérosexuels comme le Mexicain Angel Zarraga (1886-1946), Paul Flandrin (1811-1902), Jacques-Louis David (1748-1825) ou Anne Louis Girodet (1767-1824). L'exposition "montre la beauté masculine dans tout son éclat". Une expo pour "faire réfléchir, amuser et surprendre"
Guy Cogeval espère que l'exposition "va faire réfléchir et va surtout amuser le public et le surprendre". Il s'attend à ce qu'elle suscite le débat. "J'espère que des ligues de morale vont protester", s'amuse-t-il. "Nous ne l'avons pas conçue pour cela mais il peut y avoir des réactions", anticipe-t-il. "Parmi les groupes qui ont manifesté contre le mariage gay et qui ont fait les excès que l'on a vus dans les rues, il y aura sans doute des gens qui ne seront pas très contents qu'un musée fasse une exposition de ce type."
"Mais nous avions décidé de faire cette exposition dès septembre 2012, avant les réactions incroyables, impensables, que l'on a vues dans les rues à Paris" pendant les discussions sur la loi sur le mariage homosexuel adoptée en avril, relève-t-il. Ce n'est "pas une exposition militante."
Alors que le nu féminin s'expose régulièrement et naturellement, l'homme nu "n'a pas eu la même faveur", relève l'établissement public qui assure qu'il n'y a pas eu de grande exposition sur ce thème dans un musée avant celle du Leopold Museum de Vienne à l'automne 2012. "Cela faisait longtemps que j'avais envie de traiter ce thème. Il y a une quinzaine d'années, alors que j'étais directeur du musée des Beaux-arts de Montréal, j'avais envisagé de la faire mais on m'avait expliqué que ce serait malvenu", se souvient Guy Cogeval, qui préside Orsay depuis 2008.
Guy Cogeval s'est inspiré de l'exposition "Hommes nus" du Leopold Museum mais il souligne qu'elle a été largement repensée. "Sur les 200 oeuvres environ que nous présentons, seulement vingt sont communes à l'exposition de Vienne", assure Guy Cogeval, qui est aussi l'un des commissaires de l'exposition.
Orsay n'a pas gardé l'affiche de l'exposition du Leopold Museum, qui avait fait scandale en Autriche. Elle reproduisait une oeuvre des artistes Pierre & Gilles, intitulée "Vive la France" (2006) et montrant trois joueurs de foot aux attributs masculins bien visibles... Face aux protestations, le Leopold Museum avait dû cacher le sexe des modèles avec un rectangle rouge. Le visiteur français pourra retrouver cette oeuvre dans l'exposition d'Orsay, mais pas dans les couloirs du métro parisien... Comme affiche, Orsay a choisi un autre Pierre & Gilles, un "Mercure", de dos, à côté d'un "Berger Pâris" (1787), montré de face. Cette oeuvre de Jean-Baptiste Desmarais, prêtée par le musée des Beaux-Arts d'Ottawa, est "une icône apollinienne de la culture gay canadienne", selon Guy Cogeval.
À voir : peintures, sculptures et photos
"Masculin/Masculin", qui se tiendra jusqu'au 2 janvier 2014, présentera des peintures, des sculptures mais aussi "beaucoup de photographies car l'un des thèmes traité est l'homoérotisme, qui parcourt toute l'exposition", déclare Guy Cogeval. "Les premiers grands artistes qui ont été ouvertement homosexuels sont généralement des photographes", assure-t-il, en citant notamment le baron allemand Wilhelm von Gloeden et l'Américain Fred Holland Day.
Pour le patron d'Orsay, "il n'est plus possible d'éluder l'attraction physique des corps", y compris de la part d'artistes hétérosexuels comme le Mexicain Angel Zarraga (1886-1946), Paul Flandrin (1811-1902), Jacques-Louis David (1748-1825) ou Anne Louis Girodet (1767-1824). L'exposition "montre la beauté masculine dans tout son éclat". Une expo pour "faire réfléchir, amuser et surprendre"
Guy Cogeval espère que l'exposition "va faire réfléchir et va surtout amuser le public et le surprendre". Il s'attend à ce qu'elle suscite le débat. "J'espère que des ligues de morale vont protester", s'amuse-t-il. "Nous ne l'avons pas conçue pour cela mais il peut y avoir des réactions", anticipe-t-il. "Parmi les groupes qui ont manifesté contre le mariage gay et qui ont fait les excès que l'on a vus dans les rues, il y aura sans doute des gens qui ne seront pas très contents qu'un musée fasse une exposition de ce type."
"Mais nous avions décidé de faire cette exposition dès septembre 2012, avant les réactions incroyables, impensables, que l'on a vues dans les rues à Paris" pendant les discussions sur la loi sur le mariage homosexuel adoptée en avril, relève-t-il. Ce n'est "pas une exposition militante."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.