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Le Louvre expose ses aquarelles d'Eugène Isabey, d'Etretat à Saint-Malo

Le Musee du Louvre expose jusqu’au 17 septembre sa collection d’aquarelles d’Eugène Isabey, artiste surdoué d’inspiration romantique qui a peint au XIXe siècle des scènes de cour et des scènes de naufrages. Ses petites vues marines de la Bretagne et de la Normandie, plus libres, sont des merveilles de couleur et de lumière
Article rédigé par franceinfo - Valérie Oddos
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Temps de lecture : 3min
Eugène Isabey, Baie de Saint-Malo, Paris, musée du Louvre
 (RMN (Musée du Louvre) / Thierry Le Mage)

Eugène Isabey (1803-1886) est le fils de Jean-Baptiste Isabey, un célèbre miniaturiste de l’Empire. Il est né au Louvre, où sa famille était logée, et tout le destinait à suivre les traces de son père. Pourtant, il rêve d’être marin. C’est son entourage qui, voyant quelques ébauches de sa main, le pousse à peindre.

Eugène Isabey est doué et prolifique. Il a le goût du costume et développera une peinture de genre virtuose. Mais sa passion pour la mer lui inspire aussi des œuvres plus franches de petit format, à l’aquarelle. Ce sont une soixantaine de celles-ci, issues des collections du musée, que le Louvre a choisi d’exposer.

Eugène Isabey, Rochers à Saint-Malo, Paris, Musée du Louvre
 (RMN (Musée du Louvre) / Thierry Le Mage)

Une acquisition de Napoléon III
Elles datent des années 1850. C’est Napoléon III, séduit, qui a fait acquérir en bloc une sélection de 64 feuilles. Elles coûtent à l’Etat 10.000 francs de l’époque, soit un dixième du budget dédié aux achats de la liste civile de l’empereur, une somme non négligeable. Conservées au Cabinet des dessins, elles seront peu montrées.

Dans ces œuvres souvent très achevées, des "presque-tableaux" selon les mots des organisateurs de l'exposition, Isabey explore les rivages normands et bretons, d’Etretat à Saint-Malo. Il peint les côtes rocheuses sur lesquelles viennent se briser les vagues, la lumière et les nuages sur la mer, des scènes campagnardes. Ou les ruelles médiévales à Vitré, Morlaix ou Landerneau, où il rend bien l’ambiance à la fois grise et lumineuse de la Bretagne.

Eugène Isabey, Rochers à Etretat, 1851 ou 1857, Paris, Musée du Louvre
 (RMN-GP (Musée du Louvre) / Michèle Bellot)

Aquarelle et gouache
Eugène Isabey rehausse l’aquarelle de gouache, lui donnant une épaisseur et un aspect fini tout en gardant la fluidité des ciels ou de l’eau. Il joue avec la couleur et les contrastes, ourlant les vagues d’un blanc net sous les remparts de Saint-Malo. Les flots dansent autour des rochers d’Etretat dans une lumière éclatante.

A Dinard, Saint-Servan ou Saint-Enogat, les plages sont dépouillées, comme les vues épurées, presque abstraites, qu’en rapporte Isabey. On ne peut plus vraiment parler de romantisme ici, malgré la force d’évocation des images.

Eugène Isabey, Jardin à Varengeville, Paris, Musée du Louvre
 (RMN-GP (Musée du Louvre) / Gérard Blot)

A Varengeville, Isabey peint la mer et la campagne
En 1853, le peintre s’installe à Varengeville où il peint la mer et aussi des jardins tout en couleurs, les bois en petites touches quasi impressionnistes, les cours et les intérieurs de ferme.

Isabey était un dessinateur brillant, comme le montrent une série de carnets exposés à côté des aquarelles.

Deux portraits en costume, de son père et d’une musicienne, nous font mesurer la distance entre la poésie de ses paysages et la production plus convenue qui a fait sa célébrité.

Eugène Isabey, Rue à Vitré, Paris, musée du Louvre
 (RMN-GP (Musée du Louvre) / Thierry Le Mage)
 

Eugène Isabey, par les ruelles et par les grèves, Musée du Louvre, Paris 1er, Aile Sully 2e étage
Tous les jours sauf mardi, 9h-18h, nocturnes mercredi et vendredi jusqu’à 21h45
Jusqu’au 17 septembre

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