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La mort du peintre Chu Teh-Chun
Le peintre d'origine chinoise Chu Teh-Chun s'est éteint mardi à Paris à l'âge de 93 ans, a annoncé mercredi soir l'Académie des Beaux-Arts, dont il était le doyen.
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Fils de médecins amoureux d'art, Chu Teh-Chun est né le 24 octobre 1920 à Baitou Zhen, dans la province chinoise de l'Anhui. Il pratique la calligraphie dès son plus jeune âge, avant d'entrer en 1935 à l'Ecole des Beaux-Arts de Hangzhou, où son professeur lui fait découvrir la peinture occidentale et notamment Cézanne.
Dès 1937, la guerre sino-japonaise provoque l'exode des universités vers l'ouest de la Chine jusqu'au Sichuan. Cette période de trouble se traduit pour Chuh Teh-Chun par une itinérance de dix ans. Dans l'intervalle, il parcourt, avec ses professeurs et condisciples, près de 4000 kilomètres à pied. Il découvre les paysages majestueux de son pays qu'il peint et dessine au fil des étapes.
Installé en France depuis 1955
Après avoir été professeur à Nankin, il s'établit à Taipei, où il est professeur d'université et enseigne la peinture occidentale jusqu'en 1955. C'est cette année qu'il s'installe en France. En 1956, la rétrospective de Nicolas de Staël à Paris sonne comme une révélation. "Auparavant, j'étais un peintre objectif, mais à présent je ne m'intéresse plus à cette façon de peindre, parce qu'après avoir commencé à étudier la peinture abstraite, j'ai ressenti profondément et avec évidence la liberté d'expression dont elle témoigne", expliquera-t-il. Chu Teh-Chun rencontre ses premiers succès à Paris, et dès 1964, sa réputation se propage à l'étranger. En 1976, il renoue avec la calligraphie. Ses regards se tournent vers son pays natal. En 1983, il se rend à Pékin à l'invitation de l'Union des Artistes de Chine, où il reçoit un très bon accueil.
En 1997, il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts, dans la section de peinture, au fauteuil de Jacques Despierre.
En 2009, il est victime d'un accident vasculaire cérébral et placé sous tutelle.
Un maître de l'abstraction lyrique
Après Georges Mathieu et Zao Wou-Ki, ses deux confrères disparus récemment, Chu Teh-Chun "était le dernier représentant à l'Académie de l'abstraction lyrique qui renouvela l'histoire de la peinture occidentale", souligne l'Académie dans un communiqué.
"Son oeuvre incarne par ailleurs, comme celle de son confrère Zao Wou-Ki, ce que la rencontre des deux cultures française et chinoise peut produire de plus élevé en matière artistique lorsque la richesse d'un héritage millénaire rencontre l'affirmation souveraine de la liberté créatrice", a ajouté l'institution. La cote de l'artiste avait décollé à partir de la décennie 2000, avant de flamber ces dernières années.
En 2010, année des 90 ans du maître, l'oeuvre de Chu Teh-Chun a fait l'objet d'une rétrospective au Musée national des Beaux-Arts de Chine, à Pékin. La Pinacothèque de Paris vient de lui consacrer une exposition.
Dès 1937, la guerre sino-japonaise provoque l'exode des universités vers l'ouest de la Chine jusqu'au Sichuan. Cette période de trouble se traduit pour Chuh Teh-Chun par une itinérance de dix ans. Dans l'intervalle, il parcourt, avec ses professeurs et condisciples, près de 4000 kilomètres à pied. Il découvre les paysages majestueux de son pays qu'il peint et dessine au fil des étapes.
Installé en France depuis 1955
Après avoir été professeur à Nankin, il s'établit à Taipei, où il est professeur d'université et enseigne la peinture occidentale jusqu'en 1955. C'est cette année qu'il s'installe en France. En 1956, la rétrospective de Nicolas de Staël à Paris sonne comme une révélation. "Auparavant, j'étais un peintre objectif, mais à présent je ne m'intéresse plus à cette façon de peindre, parce qu'après avoir commencé à étudier la peinture abstraite, j'ai ressenti profondément et avec évidence la liberté d'expression dont elle témoigne", expliquera-t-il. Chu Teh-Chun rencontre ses premiers succès à Paris, et dès 1964, sa réputation se propage à l'étranger. En 1976, il renoue avec la calligraphie. Ses regards se tournent vers son pays natal. En 1983, il se rend à Pékin à l'invitation de l'Union des Artistes de Chine, où il reçoit un très bon accueil.
En 1997, il est élu membre de l'Académie des Beaux-Arts, dans la section de peinture, au fauteuil de Jacques Despierre.
En 2009, il est victime d'un accident vasculaire cérébral et placé sous tutelle.
Un maître de l'abstraction lyrique
Après Georges Mathieu et Zao Wou-Ki, ses deux confrères disparus récemment, Chu Teh-Chun "était le dernier représentant à l'Académie de l'abstraction lyrique qui renouvela l'histoire de la peinture occidentale", souligne l'Académie dans un communiqué.
"Son oeuvre incarne par ailleurs, comme celle de son confrère Zao Wou-Ki, ce que la rencontre des deux cultures française et chinoise peut produire de plus élevé en matière artistique lorsque la richesse d'un héritage millénaire rencontre l'affirmation souveraine de la liberté créatrice", a ajouté l'institution. La cote de l'artiste avait décollé à partir de la décennie 2000, avant de flamber ces dernières années.
En 2010, année des 90 ans du maître, l'oeuvre de Chu Teh-Chun a fait l'objet d'une rétrospective au Musée national des Beaux-Arts de Chine, à Pékin. La Pinacothèque de Paris vient de lui consacrer une exposition.
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