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Avec une toile de 27 mètres, une artiste se confronte aux physiciens du CERN
Avec l’exposition "Circulez, y’a tout à voir !" qu’elle présentera en juin au CERN de Genève, Brigitte Tessier et les physiciens du Laboratoire européen pour la physique des particules, comparent leur expérience du vide.
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Reportage : Denis Vigneau-Dugué, Jean-Pierre Rivet et Jean-Jacques Picca
Brigitte Tessier est née au Canada et a adopté la France il y a plus de vingt ans. Infirmière de formation et graphiste, elle choisit de s’exprimer au travers de la peinture. "Quand je fais de la peinture, je travaille sur moi-même et quand j’ai fini, j’ai un outil qui me sert à être en relation avec les autres" explique-t-elle. Rencontre avec le Grand CollisionneurLors d’une visite à Genève au CERN (litt. Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire) plus connu sous son nom de Laboratoire Européen pour la Physique des Particules, elle est impressionnée par le "Grand collisionneur", ce couloir long de 27 kilomètres destiné à étudier la structure de la matière. Et l’idée lui vient de créer une toile qui sera longue de 27 m, une réduction à l’échelle du précédent. "Je voulais raconter le lien qui existe entre les scientifiques et les artistes. Les scientifiques provoquent des collisions avec les particules et ça crée de l‘énergie. Avec ma peinture, j’ai essayé de montrer les collisions et j’espère que ça crée de l’énergie". Le vide, dans l'art comme en physique
Des liens se sont noués entre l’artiste et les scientifiques qui ne parlent pas souvent le même langage. Mais les toiles de Brigitte Tessier alternent espaces de vide et espaces de couleurs.
Ce qui fait dire à l’un de ces chercheurs regardant l’une de ses toiles:
- "Ce vide, il manque quelque chose..."
- Non, répond Brigitte Tessier. Pour moi, le vide est important. Toute l’énergie est autour.
Interloqué, le chercheur réplique :
- Tu as raison. En physique aussi, le vide est très important !"
Preuve que des points de convergence peuvent exister entre ces artistes souvent coupés des réalités du monde et ces chercheurs pour qui la sensibilité artistique est parfois incompréhensible. "Circulez, y’a tout à voir !" sera installée en juin au CERN à Genève. Elle sera suivie d’une seconde exposition à la faculté des sciences de Vienne en Autriche.
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