À Brest, une exposition explore nos mythologies contemporaines à travers le regard de sept artistes internationaux
Les mythes ont-ils encore un intérêt dans les sociétés modernes ? C'est à cette question hautement philosophique que la galerie Le Comœdia de Brest tente de répondre.
Jusqu'au 30 mars, son exposition Mythologies contemporaines invite sept plasticiens internationaux à dialoguer sur le sujet. Parmi eux, l'artiste sénégalais Soly Cissé. Ses œuvres baignées de couleurs et de symboles font l'objet pour la première fois de la plus importante exposition française.
Sur les murs blancs de la galerie du Comœdia, les immenses tableaux de Soly Cissé inondent l'atmosphère de créatures colorées aux formes mystérieuses. À travers une cinquantaine de toiles et de collages, le visiteur perçoit des objets du passé liés à des croyances et des mythes d'aujourd'hui."Il travaille beaucoup sur les phénomènes de domination sociétale et d’identité. Il va représenter des personnages mi-homme, mi-animal, ce sont des esthétiques que l’on retrouve dans la mythologie égyptienne", détaille Rome Le Saëc, assistante de la galerie Le Comœdia.
Qu’il puise dans les mythes gréco-romains ou africains, l'artiste aime jouer avec la lumière et la transparence. Les figures allégoriques qui surgissent de ses toiles semblent tout droit sorties d'un rêve."Tout ce qui est mythologique a toujours hanté mon imaginaire", dit Soly Cissé à propos de son processus créatif.
Artiste incontournable sur la scène de l’art contemporain sénégalais, Soly Cissé veut encourager les artistes à s’affirmer en Afrique, loin de cet esprit colonialiste qui, d’après lui, façonne encore le regard porté sur l’art africain.
Les artistes et les mythes
Dans les salles de l'ancien théâtre de Brest, les visiteurs découvrent aussi le travail de six autres artistes inspirés par les mythes. Le Rennais, Benjamin De Roche bouscule les codes. Sa série qui revisite la légende de la ville d'Ys propose une nouvelle image de la fille du roi Gradlon, connue pour ses mœurs dépravées. "Il veut réhabiliter l’image de la princesse Dahut en montrant une femme moderne et libre", explique encore Rome Le Saëc. Ses paysages tourmentés baignés de bleu marine et profondément empreints de spiritualité méditative ne laissent pas indifférent, "Ça touche quelque chose de profond qui n'est pas facile à définir", confie une visiteuse.
Un peu plus loin, ce sont les toiles très colorées d'Yvon Daniel, surnommé le "peintre des éléments originels" qui attirent le regard. "Celle-ci me met en paix, en état de tranquillité", révèle un autre visiteur. À découvrir aussi les masques Gèlèdé du béninois Wabi Dossou, un hommage aux femmes et aux mères entre tradition orale et modernité.
À travers ses sculptures de métal peint, l'artiste togolais Didier Ahadji évoque avec humour la vie quotidienne en Afrique. Michèle Jarnoux quant à, elle fusionne le verre et la céramique pour donner corps à des sculptures inspirées par la nature. De son côté, l'artiste bordelais Vincent Monpezat explore le design et l'architecture et imagine des sculptures aux lignes géométriques hypnotiques. Toutes ces œuvres exposées sont à la vente.
Exposition "Mythologies contemporaines" - Galerie le Comœdia jusqu'au 30 mars.
Ouvert du jeudi au samedi de 14h à 18h.
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