Paul Strand et Cartier-Bresson, regard croisé sur le Mexique
Le sujet est le même, le regard est différent. Dans les années 30, Henri Cartier-Bresson (1908-2004) est dans sa vingtaine, Paul Strand (1890-1976) approche des cinquante ans. A deux ans d'écart, ils foulent le sol mexicain avec la même mission, témoigner photographiquement de la réalité de ce pays.
En 1934, le Français arpente le pays avec son Leica, le plus petit appareil photo de l'époque. De format 24X36, celui s'imposera jusqu'à l'apparition du numérique, cet appareil de fabrication allemande a révolutionné la photographie en permettant le "snapshot", c'est à dire le cliché pris à la volée. Il permet d'arrêter des moments de vie, de prendre sur le vif des scènes quotidiennes ou exceptionnelles. Jusque dans les années 60 et l'arrivée du reflex, Le leica sera de tous les champs de bataille. henri Cartier-Bresson restera toute sa vie le photographe du quotidien, plus froid sans doute que Doisneau, plus respectueux aussi, sans doute, de la spontanéïté de ses sujets.
Deux ans plus tôt, à l'opposé Paul Strand travaillait à la chambre. C'est à dire qu'il transportait avec lui un lourd matériel, posé sur pied et qui nécessite un long temps de pose. Un travail à l'ancienne, plus réfléchi, moins spontané mais qui, à sa manière, permettait également de montrer une réalité.
Henri Cartier-Bresson/Paul Strand. Mexique 1932-1934, l'exposition de Cherbourg présente très adroitement ces clichés complémentaires qui au bout du compte donne une idée sans doute très juste de ce qu'a pu être le Mexique dans ces années mouvementées.
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