Monumenta revient au Grand Palais
Le choc est immédiat. Dès l’entrée, le visiteur fait face à un mur de 17 mètres de haut : des containers, symbole de la mondialisation. Ils sont de toutes les couleurs et de toutes les provenances. A l’arrière, un portique bleu culmine lui à 29 mètres. Au-dessous, posé sur des containers, un bicorne géant de Napoléon et la queue du squelette d’un immense serpent qui se déploie sur toute l’installation. Huang Yong Ping est connu pour être l’artiste de la démesure mais il s’agit bien là de son œuvre la plus monumentale.
L’artiste installé en France depuis 1989, a commencé par réaliser deux maquettes d’Empires dans son atelier d’Ivry-sur-Seine. "On fait d'abord une maquette au centième, puis une au vingtième. Comme ça, il y a tous les détails." Des détails précieux pour les ingénieurs qui ont étudié la faisabilité technique de ce projet hors norme.
Le poids total de l’œuvre fait 980 tonnes, du jamais vu sous la nef du Grand Palais, ce qui a rendu obligatoire des travaux de renforcement du sol. Sylvie Jodar est architecte, elle a été chargée de la maîtrise d’ouvrage de Monumenta : "Il y a certains poteaux pour lesquels on a été obligés de créer des fondations spéciales, l'été dernier. Et juste avant le montage, on a étayé les tunnels et galeries qui parcourent le sol de la nef".
Des dizaines de bras et de camions réquisitionnés pour installer Empires
Le montage de l’installation a aussi représenté un véritable défi technique. Pendant 12 jours et 13 nuits non-stop, 70 personnes ont travaillé sur le chantier de Monumenta. Fin avril, pendant quatre jours, des dizaines de camions ont déposé sous la nef, à raison d’une rotation toutes les 20 minutes, les 305 containers, chacun ayant un emplacement très précis, selon la volonté de Ping. Il a fallu aussi assembler les 316 vertèbres et 568 côtes du serpent en aluminium. Sylvier Jodar explique qu'il s'agit d'un "chantier de métallurgie. Et donc, ça a toutes les difficultés entre le chantier naval et un ouvrage d'art de grande envergure."
L’installation de Ping « Empires », paysage symbolique de l’économie d’aujourd’hui devrait sans aucun doute interpeller le visiteur par sa démesure mais aussi pour ce qu’il dit de l’évolution du monde.
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