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Manif à Berlin contre l'ouverture d'une "Maison de Barbie"

A Berlin, l'implantation de la première "maison de Barbie" à taille réelle en Europe ne fait pas que des heureux. Alors que l'opposition à ce "cliché sexiste" gronde depuis plusieurs semaines en Allemagne, une manifestation a eu lieu jeudi pour l'ouverture de l'établissement rose bonbon.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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La Maison de Barbie à Berlin, le jour de l'ouverture le 16 mai 2013.
 (Barbara Sax / AFP)
Un modèle contesté pour les fillettes
Ce vaste espace de 2.500 m2 couleur rose bonbon, qui se veut la réplique de la maison de la célèbre poupée du fabricant Mattel, a ouvert ses portes jeudi matin à quelques dizaines de mètres de l'Alexander Platz, dans la capitale allemande. Prix d'entrée de ce qui se présente comme un paradis pour les petites filles : 22 euros.

Chez Barbie, la célèbre poupée blonde au sourire blanc éclatant et aux mensurations irréelles, les petites filles peuvent faire des cupkaces virtuels dans sa cuisine, fouiller dans sa garde-robe pleine de paillettes, visiter son salon - rose évidemment - ou admirer les centaines de figurines exposées. 
"Pour 22 euros, tu peux avoir deux carrières: mannequin ou popstar ! Quelle image cela transmet-il aux jeunes femmes ?", s'énerve Michael Koschitzki, tête du mouvement contre cette "Barbie Dreamhouse" et membre de la section jeunesse du parti de la gauche radicale allemande Die Linke. "La grande majorité des petites filles jouent avec une poupée qui dans la réalité serait anorexique et dont la vie consiste à attendre Ken dans la voiture", regrette-t-il.
Manif contre l'ouverture de la Maison de Barbie à Berlin le 16 mai 2013.
 (Barbara Sax / AFP)
Manif du collectif "Occupy Dreamhouse"
Jeudi après-midi, une manifestation, organisée par un collectif baptisé "Occupy Barbie-Dreamhouse", en référence au mouvement populaire new-yorkais "Occupy Wall Street", a réuni plusieurs dizaines de personnes. Le défilé, surveillé par la police, s'est déroulé sans incident.

Devant l'entrée du nouveau temple de la Barbie, des opposants, pour certains déguisés, ont dénoncé "l'image parfaite" que renvoyait la poupée, "une image qu'en fait personne ne peut atteindre". "Nous ne voulons pas de cet idéal", a expliqué à l'AFP Lars, 28 ans, coiffé d'une perruque blonde et chaussé de larges lunettes de soleil. "Nous ne voulons pas que les enfants se construisent des rêves impossibles à atteindre, si ce n'est par le biais d'opérations de chirurgie esthétique ou de je ne sais quelle autre modification physique", a-t-il souligné.

Bousculade après l'intervention d'une militante des Femen
Perchée sur une fontaine en forme d'escarpin, une manifestante du collectif féministe des Femen, la poitrine nue recouverte du slogan "Life in plastic is not fantastic" (La vie en plastique n'est pas fantastique, référence à "Barbie Girl", chanson qui a rencontré un succès mondial) a brûlé un crucifix sur lequel Jésus avait été remplacé par une Barbie.

Après qu'elle eut quitté la fontaine, un autre manifestant s'est emparé du crucifix et a voulu le jeter dans la fontaine, provoquant l'intervention de membres de la sécurité du site. Une brève bousculade s'en est suivie, dans laquelle une poussette a été renversée, sous le regard de nombreux photographes et cameramen de presse.
En principe Barbie aura déjà plié bagages à la fin août. Structure provisoire, sa maison de rêve doit ensuite voyager dans différentes villes d'Europe qui n'ont pas encore été déterminées.
Une manifestante des Femen devant la Maison de Barbie à Berlin, le 16 mai 2013.
 (Barbara Sax / AFP)

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