Les intermittents du spectacle dans le collimateur du Medef
C'est une proposition-choc, qui fait déjà du bruit. Une proposition parmi tant d'autres, dit le Medef, pour réformer en profondeur l'assurance chômage. Les négociations reprennent demain jeudi, après deux petites séances consacrées à l'état des lieux. Cette fois, le Medef n'arrive pas les mains vides.
Le syndicat patronal propose ainsi de faire varier les droits au chômage selon le taux du moment, de faire cotiser les contractuels de la fonction publique... et, donc, de supprimer le régime des intermittents du spectacle - les annexes 8 et 10 de la Convention d'assurance chômage. De l'aligner en fait sur le régime général.
Le raisonnement est simple, aux yeux du Medef : "rétablir l'équité" entre demandeurs d'emploi passe par le respect du principe d'"indemnités chômage égales à cotisations égales".
"C'est une déclaration de guerre" (Samuel Churin, porte-parole de la Coordination des intermittents et précaires du spectacle)
A ce stade des négociations sur l'avenir de l'assurance-chômage, il ne devait pas être question de l'intermittence. "Un régime d'assurance chômage n'a pas vocation à financer la politique culturelle de la France" , disait déjà le négociateur du Medef, Jean-François Pilliard, le 17 janvier. "C'est une provocation", estime Véronique Descacq, la négociatrice de la CFDT. La réforme du régime des intermittents "doit s'envisager sur un terme plus long et certainement pas sous la forme d'un oukase. Là, ça va braquer tout le monde."
Ca n'a pas raté : le porte-parole de la Coordination des intermittents et précaires du spectacle, Samuel Churin, s'insurge : "C'est une déclaration de guerre !"
* "Une riposte rapide est indispensable" , juge la CGT-Spectacle. Une assemblée générale est prévue au théâtre Paris Villette demain jeudi, à la veille des Victoires de la musique, "pour organiser la nécessaire mobilisation"* . Et éventuellement rappeler à la ministre de la Culture ses engagements pris, aux côtés du ministre du Travail, lors du dernier festival d'Avignon, de ne pas toucher au régime...
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