Les grèves et le délabrement des infrastructures nuisent au tourisme, en Italie
"Il me vient une rage que l'on n'arrive pas à contenir quand je vois ce qui s'est passé à Pompei", a réagi samedi le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi. Des centaines de touristes sont restés bloqués vendredi pendant plus de deux heures aux portes du site archéologique, en raison de la convocation sans préavis d'une assemblée du personnel. Le même jour, et pour les mêmes raisons, les visiteurs se sont retrouvés à la porte de la Galerie Borghese à Rome.
Le ministre italien de la Culture, Dario Franceschini, a dénonçé les "dommages incalculables" infligés à l'image de l'Italie. Le tourisme représente 10% du Produit intérieur brut italien et 11% de l'emploi, selon les chiffres 2014 recueillis par l'Agence nationale du tourisme. L'Italie affiche de grandes ambitions dans le secteur culturel dont elle veut faire un des axes de son développement. "La culture est la clé de notre avenir", a rappelé samedi M. Renzi. "C'est évident qu'il faut investir dans le patrimoine, culturel et monumental, pour attirer le tourisme toujours plus, et apporter plus de richesse", avait souligné M. Franceschini, interrogé en juin dernier.
L'Italie occupe la 5e place dans la liste des pays les plus visités dans le monde
L'Italie dispose du plus grand patrimoine culturel dans le monde, de milliers de kilomètres de côtes, de dizaines de cités d'art et d'un climat méditerranéen enviable. Pourtant, elle n'occupe que la 5e place dans la liste des pays les plus visités dans le monde, loin derrière la France et l'Espagne, ses deux principaux concurrents en Europe. L'Italie souffre de retards dans ses infrastructures touristiques mais aussi de transport, particulièrement à Rome. Le maire de Rome, Ignazio Marino, s'est excusé vendredi, auprès des Romains et des touristes étrangers pour le mauvais fonctionnement des transports publics dans sa ville.
Le temps presse. Rome sera à partir du mois de décembre envahi par des millions de pèlerins répondant à l'invitation du pape François à l'occasion du Jubilé, l'année sainte qu'il a proclamée en mars dernier. Ce grand rendez-vous religieux, cauchemar ou opportunité, les Romains s'interrogent, aura aussi valeur de test pour la capitale italienne, candidate à l'organisation des jeux Olympiques de 2024.
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