Inquiétéepar une ambiance procédurière autour de la vente d'œuvres de Miro par le Portugal,la maison d'enchères Christie's à Londres a renoncé mardi à la vente de 85 œuvres de Miro.La collection appartient à l'Etat portugais, qui cherche à renflouer sescaisses. A Lisbonne, l'opposition socialiste craint "une braderie" artistique. Le Premier ministre a fait connaitre jeudi son intention de maintenir la vente "à court terme ". En attendant le calendrier et le lieu, les tableauxvont revenir au Portugal.Unebataille de chiffresL'Etat portugais affiche unendettement de 211 milliards d'euros et mène un programme d'austérité, qui visenotamment les fonctionnaires et les retraités. C'est aussi sur le terrain de larigueur budgétaire appliquée aux dépenses publiques que s'est placé le Premierministre Pedro Passos Coelho en annonçant à l'automne2013 son intention de vendre 85 œuvres de Miro. Il estime que l'Etat portugais, propriétaire de la collection, n'a pas les moyens de la préserver. L'entretien est évalué à entre30 et 40 millions d'euros alors que le fruit de la vente a été estimé à 36,4 millions d'euros.La contestation issue de la vente vient de l'opposition socialiste et desmilieux culturels. Ils ont dénoncé une "vente au rabais " du patrimoinedu pays. Leurs actions judiciaires sont, pour le moment, restées vaines. Mais le retour des oeuvres, même provisoire, devrait les satisfaire.La ventedes Miro au tribunalLe tribunal administratif de Lisbonnea autorisé le 4 février la vente aux enchères contestée par les députéssocialistes, mais en pointant des "irrégularités"dans la sortie des oeuvres du Portugal qui n'a pas étéautorisée à temps. Le soir même, la célèbre maison londonienne Christie's jetaitl'éponge. Refroidie pas ces démêlées judiciaires, la société d'enchères préféraitannuler au dernier moment le temps fort de la vente des 85 Miro. La collectionva revenir au Portugal et Lisbonne promet de relancer son projet "à courtterme" sans préciser le choix du vendeur.La collection vient d'unebanqueLes 85 œuvres de l'artiste catalan appartiennent à l'Etat portugais depuis 2008, l'année de la nationalisation dela banque BPN. L'établissement secoué par un scandale de fraude avait subi d'importantespertes à cause d'opérations frauduleuses, aggravées par la crise financière. Labanque est à nouveau privée, depuis 2011.