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Le Louvre a rouvert : bravant la peur, les visiteurs affluent
Trois jours après les attentats qui ont ensanglanté Paris, le Louvre a rouvert ses portes, lundi. Bravant le risque et la peur, les visiteurs affluent déjà dans le musée le plus fréquenté du monde pour "ne pas donner raison aux terroristes".
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"On ne va pas vivre dans la crainte"
"Le risque est partout aujourd'hui, ce qui est arrivé vendredi à Paris peut survenir n'importe où, n'importe quand, alors on ne va pas vivre dans la crainte", déclare à l'AFP Oscar Parra, un touriste mexicain de 41 ans, qui séjourne à Paris avec son épouse Anna. Il est 13h et une longue file d'attente, où chacun y va de son selfie, s'est déjà formée sur l'esplanade de la pyramide de verre.Des groupes de militaires en armes patrouillent devant le premier musée du monde, qui accueille près de dix millions de visiteurs chaque année.
Au-dessus du pavillon Sully, le drapeau tricolore est en berne, en mémoire des victimes des attentats qui ont fait 129 morts.
Affluence conforme à la normale
Dans la file, Alex, un jeune allemand de Stuttgart arrivé vendredi à Paris. Il doit repartir mercredi et ne voulait rater à aucun prix sa "dernière chance" d'aller au Louvre, fermé exceptionnellement ce week-end après les attentats, à la demande du ministère de la Culture. "Et puis, je pense, où plutôt j'espère, qu'il est peu probable qu'un autre attentat survienne aussi vite...", soupire-t-il."L'affluence est habituelle" pour un mois de novembre, selon le musée où se pressent d'ordinaire environ 15.000 visiteurs par jour en novembre, la saison basse. Les mesures de sécurité, qu'il s'agisse de la présence policière et militaire accrue, des fouilles de bagages à main ou du passage de portiques, ne sont pas exceptionnelles. "Elles sont prévues dans le cadre du plan Vigipirate et étaient déjà en vigueur avant même les attentats de janvier", précise la direction. "A la différence des grands magasins, des cafés ou des cinémas, nous sommes déjà un lieu très contrôlé et sécurisé", souligne-t-elle.
"Refuser de céder à la panique"
Le drame qu'a vécu la capitale alimente les conversations. Parmi les visiteurs, en majorité des touristes étrangers, le discours est toujours le même: refuser de céder à la panique, continuer à vivre normalement. "Qu'on ait peur, c'est justement ce que veulent les terroristes. Alors, même s'il faut être vigilant, il faut venir quand même", estime Marco Scalerandi, un Turinois de 48 ans accompagné de sa fille Francesca, 19 ans. "On n'a pas voulu changer nos plans et on a voulu venir au Louvre, comme prévu", ajoute-t-il.Originaires d'Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, Gilbert et Bernadette Coccini, un couple de retraités, ont trouvé portes closes au théâtre dimanche et aussi au cinéma. "On a dû modifier notre programme, alors on vient au Louvre aujourd'hui et on ira au musée Grévin mardi. Et puis, ça nous fera bonne raison de revenir à Paris", explique Gilbert. Sa femme a eu tout de même une légère appréhension. "J'avoue que je voulais repartir dès le lendemain des attaques mais mon mari m'a convaincue de rester et c'est vrai que ne pas venir, c'est donner raison aux terroristes."
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