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Le Français Guillaume Kientz va diriger le Hispanic Society Museum de New York

Guillaume Kientz, actuellement responsable au Kimbell Art Museum au Texas après avoir été conservateur au Louvre pendant près de dix ans, a été nommé directeur de la Hispanic Society de New York, qui possède de remarquables collections.

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Guillaume Kientz, le nouveau directeur du Hispanic Society Museum de New York (© photo Robert LaPrelle)

C'est le Français Guillaume Kientz qui va diriger le Hispanic Society Museum & Library de New York, une institution new-yorkaise qui revendique la plus grande collection d'art et de littérature hispanique en dehors de l'Espagne mais peine à attirer le public.

Le Hispanic Society Museum & Library a annoncé fin décembre que son conseil d'administration avait élu à la direction de l'institution Guillaume Kientz, responsable de l'art européen au Kimbell Art Museum de Fort Worth (Texas) depuis 2019.

Avant d'être appelé aux Etats-Unis, Guillaume Kientz, 40 ans à peine, a été pendant neuf ans conservateur au département des peintures du musée du Louvre, chargé des collections espagnoles, portugaises et latino-américaines. Il a assuré en 2013 le commissariat de l'exposition Le Mexique au Louvre, Chefs d'œuvre de la Nouvelle Espagne XVIe – XVIIe siècle et a organisé en 2014 un colloque international consacré au Greco (1541-1614). Puis il a été commissaire de la rétrospective de Diego Velázquez en 2015 et de la grande exposition consacré au Greco en 2019-2020, toutes deux au Grand Palais.

Attirer le public du quartier

L'historien de l'art français succède à Mitchell Codding, qui a pris sa retraite après avoir dirigé pendant 25 ans l'institution.

Dans le communiqué, le président du conseil d'administration Philippe de Montebello loue les compétences de Guillaume Kientz et son engagement pour "donner une nouvelle vie" au Hispanic Society Museum & Library. Il s'agira en effet de rénover une institution, fermée pour travaux depuis 2017, qui souffre de problèmes financiers, rapporte le New York Times. L'un des enjeux sera de parvenir à attirer le public du quartier où elle est installée, loin des attractions touristiques, celui de l'Upper Manhattan où la communauté hispanique est importante.

Son engagement dans "Musées debout" a retenu l'attention de la Hispanic Society. A titre privé, Guillaume Kientz est à l'origine de ce mouvement, imaginé pour "penser et repenser le musée aujourd'hui et demain", lancé à l'occasion de Nuit debout, en 2016. "Nous voulons réaffirmer la place du musée comme lieu de fabrique du citoyen. Les objets d’art ne sont pas seulement faits pour décorer, ils peuvent améliorer la vie", disait-il alors à Libération. "Nous estimons que l’on apprend à lire une image comme on apprend à lire un texte, et dans une société bombardée d’images, ne pas avoir d’éducation critique de l’œil, c’est alarmant", précisait-il.

Des collections exceptionnelles

Musées debout voulait "mettre le beau à la portée de tous" et proposait l’enseignement de l’histoire de l’art à l’école, la gratuité d’accès aux musées et le développement de la médiation.

Fondée en 1904 par l'industriel et mécène Archer M. Huntington, la Hispanic Society of America revendique des collections sans équivalent en dehors de l'Espagne, liées à l'art et la culture espagnols, portugais, latino-américains et philippins.

L'établissement conserve plus de 900 peintures et 6 000 dessins et aquarelles, dont des chefs-d'oeuvre de Greco, Velázquez ou Goya, ainsi que plus de 6 000 objets d'arts décoratifs, des milliers de gravures et de photographies. Son musée est gratuit et sa bibliothèque possède 300 000 livres et périodiques et 250 000 documents du 11e siècle à nos jours. Elle entend toucher les "communautés locales", l'ensemble de la métropole de New York, ainsi qu'un public national et international.

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