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Le Carnaval de Dunkerque : une bonne humeur haute en couleurs !

C'est l’un des carnavals les plus populaires. A Dunkerque et dans les villages alentour, la fête bat son plein pendant huit semaines non stop. Une équipe de France 2 s’est immiscée dans la vie de ces Nordistes pendant une semaine où joie, costumes et ivresse sont à l’ordre du jour.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Le Carnaval de Dunkerque 2016 
 (Sarah ALCALAY/SIPA)

Durant un an, les Dunkerquois n’attendent que lui : le Carnaval. Pendant deux mois, les plus fêtards n’ont qu’une seule chose en tête, s’amuser. Et pour prendre du bon temps, rien de mieux que se déguiser, boire et chanter. Une manière originale de se réchauffer !
 

Un feuilleton de V. Roussel / J. Ababsa / J. Bignon / L. Marques / M. Laporte
 

Episode 1 

Le Carnaval de Dunkerque, c’est une tradition. Comme celle-ci : 450 kilos de harengs jetés de la fenêtre de la mairie. Objectif : en attraper un. La récompense ? Le manger. Mais tout ce bazar est bien organisé. Pascal Bonne est l’organisateur du "Bal du Chat Noir" qui lance la saison 2016. Aidé par une centaine de bénévoles, sa mission est de veiller au bon déroulement de l’ouverture du Carnaval où 10.000 personnes sont attendues. Il est tambour-major (soit chef d’orchestre) et pour les carnavaleux, c’est une lourde responsabilité. Derrière le chahut, les chansons folkloriques et l’alcool, ce carnaval est avant tout un héritage. De mère en fille, il s’agit de transmettre les valeurs d’un tel évènement aux générations futures. Déjà 30 ans qu’Isabelle et sa mère Marcelle dansent au Bal. Mais aujourd’hui, une nouvelle venue fait la différence : sa petite-fille Florine sera de la partie. Minuit : la fête ne fait que commencer.  

Episode 2

Pascal doit mener les musiciens à un podium. Le Carnaval est lancé, Dunkerque libérée. La foule surplombée de parapluies de toutes les couleurs danse autour des musiciens. On rencontre Frédéric, pêcheurs de père en fils, ayant toujours participé au Carnaval dans le respect de sa tradition.

Petit retour en arrière : au 17e siècle, les marins partent en mer pour la pêche aux morues pendant six mois, sans être certains de revenir un jour sur la terre ferme. Alors avant d'embarquer, leurs patrons leur accordent un congé pour se divertir. Le temps a passé mais les festivités demeurent et s’étendent même en-dehors de Dunkerque. A 10 km d’ici, les habitants ont eux aussi leur propre Carnaval. Avec un « zot’che » (bisou sur la bouche), certains couples arrivent même à se former…
 

Episode 3 

Les villages participent aussi aux réjouissances : Ghyvelde vit paisiblement, excepté lors du Carnaval. Les 3300 habitants savent eux aussi s’amuser. L’évènement est l’occasion de retrouver de vieux copains dans une ambiance familiale qui adoucit la vie et anime le petit village. On va aussi goûter aux mets locaux comme la carbonade flamande à base de bière, pain d’épice, moutarde et oignons. Un plat typique de la région.

Après le repas, Cécile nous explique l’incontournable mode d'emploi du Carnaval : le chahut. Les gros bras devant, on retient les carnavaleux à l’arrière en forçant. Le chahut, c’est un peu le contraire d’un défilé. "Si le physique ne tient pas, le cœur est derrière pour le soutenir", affirme Marcel, 67 ans, sourire aux lèvres. Une joie de vivre qui se partage : Pascal, le tambour-major accueille des amis belges pour les initier au Carnaval. Au fil des années, ce dernier évolue mais ne se démode pas. Le Carnaval forge des souvenirs. Et ce n’est pas fini puisque les Trois Joyeuses arrivent à grands pas…  

Episode 4

35 000 personnes sont attendues. Le matin est réservé aux enfants et familles. Le bonheur du Carnaval est de parader aux bras d’inconnus et avoir le même but : oublier les soucis de la semaine. Même si on ne comprend pas toujours le système de la marche, cet évènement est ouvert à tous. On retrouve la famille belge en train de choisir des déguisements. Il y a un critère très important : ne plus savoir qui est homme et qui est femme. En effet lors du Carnaval, les marins du 17siècle prenaient les vêtements de leurs compagnes lorsqu'ils avaient bouclé leurs valises pour le grand départ en mer.
Cette parenthèse dunkerquoise où le ridicule ne tue pas est toutefois très sécurisée. Avec l’état d’urgence déclaré suite aux attentats, la protection reste maximale. Surtout pour un évènement de cette envergure. Pascal, accompagné de sa conjointe dite "la cantinière" (mission : ravitailler les musiciens si besoin), arrivent dans leurs costumes pour guider la foule en musique. Porter leurs uniformes, c’est une fierté. Après milles embrassades, Pascal commence enfin la grande marche de Dunkerque. 
 

Episode 5

Sous la pluie battante, les Dunkerquois marchent dans les rues jusqu’à la place de la mairie pour le lancer traditionnel de harengs. On retrouve Marcelle avec son indémodable costume de bébé. Elle est à la fenêtre de l’Hôtel de Ville, émue d’assister à un tel rassemblement. Certains font "les chapelles" : les appartements et maisons où la marche a lieu se doivent d’ouvrir leurs portes aux carnavaleux. Les invités boivent, mangent et chantent avec leurs hôtes. Le soir, c’est le moment du "rigodon" : pendant une heure, la foule entame ce chant typique du Carnaval. Cette cérémonie permet de rendre hommage aux ancêtres, en particulier Jean Bart, un corsaire dunkerquois qui a sauvé la ville il y a des siècles de cela. La compagne de Pascal (la cantinière) explique : "Pour nous, c’est symbolique. Jean Bart c’est un peu comme la Tour Eiffel à Paris. Nous, on a lui." Il n’y a peut-être pas de soleil à Dunkerque mais le cœur de ses habitants pourrait réchauffer la Terre entière.

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