La Shoah dans la bande dessinée, une poignante exposition au mémorial
Tous les arts ont été marqué par la Shoah, d'une manière ou d'une autre. La peinture, la littérature, la musique y ont trouvé spontanément matière à s'exprimer, souvent dans la douleur. L'exercice n'a pas été aussi évident pour celui qu'on appelle le 9e art. La bande dessinée est longtemps restée confinée à une expression secondaire, réservée aux enfants ou à ranger dans l'enfer des bibliothèques quand elle était complétée de la mention "pour adultes". Et puis la BD a mûri, s'est émancipée de cette image simplette qui l'affligeait depuis des décennies. Et ses auteurs ont à leur tour puisé dans les sujets fondamentaux et parmi eux, la Shoah et son cortège de victimes et de souffrances.
Reportage : E. De Pourquery / P. Conte / H. Horoks
Controverse artistique
La Shoah qui a longtemps été au centre d'une controverse artistique : devait-on se limiter à proposer à son propos des films documentaires ("Nuit et Brouillard" d'Alain Resnais ou "Shoah" de Claude Lanzmann), des ouvrages de mémoire ("Si c'est un homme" de Primo Lévi, ou la série de livres parfois controversée de Christian Bernadac) ou des livres d'historiens ? Ou bien pouvait-on envisager de créer à son propos et avec sa matière des oeuvres de fiction ?
La télévision et le cinéma ont répondu par l'affirmative dés les années 40 et 50 avec quelques polémiques ("Holocauste", "La liste de Schindler"). La littérature a "inventé" des situations à la limite de l'imaginable humain, comme dans "Le choix de Sophie" de William Styron. Tout cela au risque de ravaler la Shoah au rang de "sujet comme les autres". Puis ce fut au tour de la bande dessinée, devenue vraiment adulte.
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