La Kasbah universelle de Kader Attia prend possession du Centre de Création Contemporaine de Tours
Jusqu'au 31 octobre 2009, Le Centre de Création Contemporaine de Tours accueille "Kasbah", une oeuvre de Kader Attia, qui occupe tout le sol de l'espace d'exposition.
Tôle ondulée, palettes, pneus, antennes paraboliques. Autant d'objets de récupération , rebut de notre société de consommation, qui finissent dans les bidonvilles et favelas du monde entier, où des gens qui n'ont plus rien arrivent à se réapproprier ces objets.
L'artiste, lui, s'est réapproprié les cultures. Juif d'origine algérienne , Kader Attia est né en 1970 dans la banlieue parisienne, il a grandi dans un univers métissé. A 11 ans, il faisait le marché à Sarcelles, à 18, son prof de dessin le repère et lui fait découvrir l'école d'arts appliqués Duperré à Paris (une référence en la matière). Il en sortira diplômé en 1993. Puis ce sera les Beaux-Arts de Barcelone avant deux ans au Congo. Le brassage n'a donc jamais cessé et aujourd'hui, il s'en inspire. Ses installations et ses sculptures, souvent spectaculaires, parlent de ses origines, de cette confrontation permanente entre Orient et Occident. De ses blessures aussi. Ainsi, en 2005, il est nommé pour le prix Marcel Duchamp avec une oeuvre présentée à la Fiac : un toboggan rose avec une glissière hérissée de lames de rasoir et de couteaux. Une manière d'évoquer le souvenir tramautisant de sa circoncision à l'âge de 8 ans.
D'après Kader Attia, "être un artiste, ce n'est pas forcément être producteur de concepts complexes ! Ce qui m'intéresse" dit-il, "c'est de produire des choses avec des formes très simples pour amener le spectateur vers un véritable échange, un dialogue de fond". On reproche souvent à l'art contemporain sa froideur. Avec Kader Attia, il raconte des histoires. Et on a envie de les écouter, même si elles sont dures à entendre.
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