L'Etat a-t-il encore un pouvoir sur la Culture ? Filippetti répond à Orsenna
"Le but de l'Etat, ce n'est pas d'avoir un pouvoir sur la culture, c'est d'exercer un pouvoir qui peut se déployer dans plusieurs directions, notamment un pouvoir régulateur bien sûr", a déclaré la ministre au cours d'un débat avec l'artiste italien Michelangelo Pistoletto.
Elle réagissait aux propos de l'écrivain Erik Orsenna, qui avait demandé jeudi, lors de l'ouverture du Forum, si l'Etat avait encore un pouvoir sur la culture, appelant à une réforme en profondeur du ministère de la Culture.
"Le pouvoir politique n'est pas là pour instrumentaliser la culture, il est là pour lui permettre de se développer, d'émerger et de rencontrer son public", a insisté Mme Filippetti, soulignant le rôle d'"impulsion de l'Etat" dans la diffusion, l'accès à la culture et la lutte contre les inégalités.
La ministre a complété son propos en évoquant la position de la France devant l'Union européenne pour défendre "l'exception culturelle" et "l'affirmer comme un outil de modernité" face "à la main invisible du marché".
"Il n'y a jamais eu de grande civilisation, de civilisation puissante, qui ne soit pas une civilisation culturelle", a-t-elle encore estimé. "Il y a une petite contradiction aussi entre le pouvoir et la culture et, heureusement, la culture est toujours un peu subversive", s'est-elle réjouie.
Le Forum d'Avignon, considéré comme un "mini-Davos de la culture", a réuni pendant trois jours, au Palais des Papes, artistes, intellectuels, dirigeants d'entreprise publics et privés, responsables politiques pour débattre sur le thème: "Les pouvoirs de la culture. Pas de politique sans culture!"
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