L'Institut du monde arabe fête ses 25 ans en ouvrant un musée rénové
"Auparavant, le musée était fondé sur l'art de l'islam, apparu au VIIe siècle, et couvrait une aire géographique très vaste allant jusqu'à l'Inde", souligne Marie Foissy, conservatrice en chef du patrimoine qui a dirigé le projet de refonte du musée depuis trois ans.
Comme le Louvre va ouvrir cette année un grand département des arts de l'Islam, "il n'était pas nécessaire de faire la même chose", explique-t-elle. "Nous avons donc choisi de nous recentrer sur l'aire des 22 pays co-fondateurs de l'IMA avec la France, qui sont les membres de la Ligue Arabe", indique-t-elle.
"Il y a dans cette aire géographique une diversité ethno-linguistique (berbère, kurde, araméen) et confessionnelle (chrétien, juif, musulman et traditions ancestrales)", relève Marie Foissy. "Elle enrichit le sentiment d'appartenance à une culture marquée avant tout par une langue partagée, l'arabe, et un héritage culturel commun", poursuit-elle.
Un musée recentré sur la culture arabe dans sa diversité
"Le monde arabe s'est constitué avant l'islam. Il a eu des rapports avec toutes les grandes civilisations autour de lui, grecque, romaine, perse, égyptienne... C'est un grand brassage", souligne-t-elle.
Pour repenser le musée, Marie Foissy s'est entourée de l'avis d'experts (archéologues, historiens, linguistes, anthropologues...). "J'ai joui d'une totale liberté sur ce projet", assure-t-elle.
C'est Dominique Baudis, alors président de l'IMA, qui avait décidé en 2008 de rénover le musée. Il avait "le sentiment que le musée était un peu abandonné au profit des expositions temporaires. Il était devenu la 'Belle au bois dormant'", selon Marie Foissy.
La fréquentation était en baisse, avec 40.000 à 50.000 visiteurs par an.
Les travaux de rénovation ont coûté 5 millions d'euros dont une grande part apportée par la Fondation Jean-Luc Lagardère, le Koweït et l'Arabie Saoudite.
Un parcours organisé par thèmes
Les 2400 m2 du musée sont répartis sur quatre étages. La scénographie a été confiée à l'Italien Roberto Ostinelli, qui n'a pas touché aux structures de Jean Nouvel, l'architecte qui a conçu l'IMA il y a 25 ans. Roberto Ostinelli a joué sur l'ampleur, la légèreté, la transparence, avec de grandes vitrines.
Le musée présente quelque 380 pièces provenant des collections de l'IMA et de dépôts de provenances diverses.
Le parcours est organisé par thèmes : "Les Arabies, berceau d'un patrimoine commun", "Sacré et les figures du divin", "Villes", "L'Expression de la beauté", "Un temps de vivre".
L'IMA est une fondation de droit français à visée culturelle, réunissant la France et les vingt-deux Etats de la Ligue arabe. Depuis septembre, la présidence du Haut conseil de l'IMA est assurée par Renaud Muselier, qui a succédé à Dominique Baudis. Le musée de l'IMA a obtenu en 2011 l'appellation "musée de France".
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