L'histoire du néon dans l'art à la Maison Rouge à Paris
Naissance du néon :
En 1912, le physicien et chimiste français Georges Claude met au point le premier tube au néon et il le présente au public à l’ Exposition Universelle de Paris. Plusieurs années plus tard, le fondateur du Bauhaus Moholo-Nagy a une bonne intuition en déclarant que «les jeux de lumières et d’éclairages nocturnes dans les grandes villes constituaient un champ d’expression qui ne tarderait pas à trouver ses artistes ». La suite lui a donné raison et l’exposition « Néon, who’s afraid of red yellow and blue ?” à la Maison Rouge, sous la direction du commissaire d’exposition David Rosenberg, le prouve. Le titre de l’exposition est en fait celui d’une œuvre de Maurizio Nannucci datant de 1970 pleine de vérité puisque le gaz néon produit une lumière plutôt rouge à la différence de l’argon qui émet une lumière plutôt bleue appréciée par les réalisateurs de films policiers. Mais revenons à l’expo car David Rosenberg précise « Art de, couleur et de la lumière, l’art du néon est aussi un art du tracé et la sinuosité ». Ces chemins lumineux et sinueux, la Maison Rouge nous les présente et c’est une très bonne idée de proposer au public, qui voit des néons tous les jours, ce que les artistes internationaux en ont fait de 1940 à aujourd’hui.
Les débuts :
Des 1940 avec le slovaque Gyula Kosice, puis dans les années 60 les artistes s’intéressent au néon. En 1965, Joseph Kosuth tient à montrer à tous l’importance du néon dans l’art alors il nomme une de ses œuvre tout simplement : « Néon ». Elle est présentée dans cette exposition
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Du carré à la lumière langage :
Le néon est d’ abord un cylindre, les artistes vont se servir de cette ligne droite pour imposer des œuvres géométriques. C’est le cas du grec Stephen Antonakos qui propose un carré constitué de quatre traits lumineux rouges sur un fond bordeaux. Regardez comment il a réglé le problème des angles
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C’est simple mais la lumière impose le dessin d’un espace précis et crée une atmosphère avec un soupçon d’irréalité qui laisse une petite place au rêve.
De la courbe à la parole :
Après la ligne droite, les artistes découvrent les possibilités des courbes ou de trajectoires.Tout d’un coup, vers les années 70, le néon suggère l’ idée de mouvement, de trajet. Et puis, à partir de l'an 2000, les artistes transforment le néon en un chemin lumineux parlant. A cette époque, précise David Rosenberg, « la principale fonction du néon: faire acte de langage ». Mais l'art est là pour nous faire rêver et Claude Lévêque nous donne en 2008 ce conseil à travers son œuvre : « rêvez ! ». A noter le point d’exclamation qui donne tout sa force au conseil salvateur de l’artiste.
Mais trop de langage tue le langage, alors en 2011 Jean Michel Alberolla propose une oeuvre appelée «Rien ». Une façon de nous prouver que nous ne sommes pas grand-chose.
Et si on plisse un peu les yeux, on découvre avec surprise que ce « Rien » ressemble beaucoup à la partie supérieure d’une tête de mort. Je dois égalment vous dire que, vers 2007, quelques artistes vont préférer malmener la lumière, briser du néon ou suggérer un extinction possible… L’exposition les présente également. En tout, ce sont 83 artistes qui exposent 108 œuvres, autant de cris de lumières.
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