"Internationales Graphiques" : 1970-1990, deux décennies d'affiches engagées
Reportage : F. Malverde / N. Loncarevic / S. Wislin
Vingt ans d'affiches socio-politiques
Entre 1970 à 1990, les graphistes choisissent de mettre à profit leur talent pour la bonne cause en divulguant une parole ou une idée. Beaucoup refusent de travailler pour la publicité et trouvent leur force dans l’indépendance ou en s’associant avec les personnes ou les groupes de leur choix : "De la part des graphistes professionnels, faire des affiches et choisir son commanditaire est une démarche professionnelle et politique. Ils choississent de travailler pour des syndicats et des partis avec qui ils sont en accord ou bien des secteurs associatifs et la culture", affirme Cécile Tardy, commissaire de l’exposition "Internationales Graphiques".
L’exposition donne à voir une collection d’affiches retraçant l’histoire des engagements et des luttes sous un point de vue artistique : "Ce que les artistes déplorent par la suite, c’est que cet art de la rue a tendance à quitter la rue. C’est ce qu’on observe dans l’exposition : l’affiche, petit à petit, devient poster tout comme l'acte politique, qui devient acte d’acquérir et d’exposer chez soi", ajoute Cécile Tardy.
Et aujourd’hui ?
De plus en plus, les syndicats et partis contestataires ont le reflexe de faire appel à des agences de communication plus qu’à des artistes engagés.
Régis Léger, plus connu sous le nom de Dugudus, continue de croire en l'art de l'engagement et à la parole que les murs peuvent diffuser. Ce jeune graphiste interpelle les passants parisiens avec humour et provocation au sujet de la politique grâce à ses dessins. Passionné de voyages, il a étudié à Cuba où il rencontre Diego Posadas, autre artiste graphiste militant, membre de l’Atelier Populaire de Sérigraphie : "Le climat politique n’est pas forcément très motivant. Les jeunes ne font plus du graphisme social puisque c’est à nous d’aller vers la politique", confie-t-il.
L'art de la rue permet de nous exprimer sur un sujet qui nous touche publiquement. Les illustrations nées des événements récents, tels que "Charlie Hebdo" ou les attentats du 13 novembre 2015, ont récemment rappelés au grand public que de simples coups de crayon valent un long discours.
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