Hergé au Grand Palais : tintinophiles, les raisons d'une passion
L'événement se tient au Grand Palais, à Paris du 28 septembre 2016 au 15 janvier 2017. Les amoureux de la bande dessinée et plus précisément de l'univers créé par Hergé pourront évoluer dans l'univers du créateur de Jo, Zette et Jocko, de Quick et Flupke et aussi, et même surtout, de Tintin et Milou.
Toute manifestation autour de Georges Remi (attention, pas "Rémi") et de son oeuvre attire toujours les foules. Et c'est un phénomène difficilement explicable. Alors que pas une nouvelle aventure n'a été écrite depuis la disparition d'Hergé en 1983, les albums consacrés à celles du jeune reporter et de son petit chien blanc restent toujours parmi les meilleurs ventes. Ils continuent de nourrir l'inconscient collectif.
Ces albums sont pourtant très marqués par leur époque et même si certains d'entre eux sont étrangement prémonitoires (voir les deux albums consacrés à la conquête de la Lune), les idées qu'ils véhiculent et la société qu'ils dépeignent sont obsolètes. Certains des points de vue d'Hergé, notamment dans des albums comme "Tintin au Congo" ou "Le Crabe aux pinces d'or" lui ont d'ailleurs valu des procès en racisme. Pourtant rien n'y fait, Tintin, le reporter qu'on ne voit jamais écrire, le fidèle Milou, l'irascible capitaine Haddock, le doux dingue professeur Tournesol et la pléiade de personnages secondaires restent dans le coeur des terriens de 7 à bien plus que 77 ans. Comme des amis d'enfance qu'on est toujours heureux de retrouver.
Le feuilleton de cette semaine : "Passion Tintin" est signé : V. Roussel, P. Auger, K. Annette
Le premier épisode nous permet de découvrir la collection d'un tintinophile, d'explorer le quartier où habitait Hergé en Belgique et d'assister à l'accrochage de l'exposition.
Le deuxième épisode nous mène à Bruxelles où Hergé s'est éteint en 1983. A cette même période, dans la même ville, un jeune auteur crée un personnage de chat. Son maître, Philippe Geluck porte un regard attendri et admiratif sur le travail d'Hergé : "Je me revois enfant lisant ça et chaque fois que j'ouvre un album d'Hergé, j'ai l'impression de retrouver un vieil ami que je connais par coeur, c'est un univers infiniment drôle" raconte le dessinateur en parcourant un album.
Philippe Geluck n'en fait pas mystère, Hergé est un modèle à suivre.
Car dans Tintin tout est si proche de la réalité que chacun peut se prendre pour le petit reporter. Insatiable chercheur, Hergé se documentait beaucoup sur les sujets qu'il traitait. Mais il aimait croquer des petits bouts de son quotidien.Relire Tintin est une hygiène professionnelle, c'est nécessaire. Je le fais parfois comme je consulte un dictionnaire pour vérifier une orthographe ou une conjugaison, si j'éprouve des difficultés à dessiner un vélo ou une automobile qui part dans tel sens ou tel sens j'aurai la réponse chez Hergé."
Philippe Geluck
Ainsi la villa du Professeur Bergamote ("Les 7 boules de cristal) se trouve être une maison à cinq minutes de celle d'Hergé.
"C'est ça la magie d'Hergé : ces endroits mythiques que l'on trouve immortalisés dans un album de Tintin", dit Dominique Maricq scénariste des "Trésors de Tintin".
Faire entrer un dessinateur de bande dessinée au Grand Palais n'a rien d'exceptionnel, au contraire le 8e art tient sa place sur les cimaises des musées autant que les impressionnistes ou les surréalistes. Comme le souligne Jérôme Neutre, commissaire de l'exposition "Hergé est à la bande dessinée ce que Picasso est au cubisme ou Monet à l'impressionnisme. C'est la figure tutélaire".
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