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"Fendre l'air", l'art du bambou au Japon à l'honneur au Musée du Quai Branly

Art cinétique, aérien, léger, audacieux... L'art méconnu des vanneries japonaises en bambou est à l'honneur au Musée parisien du Quai Branly-Jacques Chirac, qui lui consacre une première exposition en Europe.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
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Vue de l'exposition "Fendre l'air, Art du bambou au Japon" au Musée du Quai Branly à Paris
 (Gautier Deblonde / Musée du Quai Branly-Jacques Chirac)

Ouverte le 27 novembre dernier, "Fendre l'air" (jusqu'au 7 avril 2019) présente des œuvres entièrement confectionnées en bambou, dont le poids varie de quelques grammes à 35 kilogrammes, et qui vont de l'ère Meiji (1868-1912) à aujourd'hui, sept artistes contemporains japonais étant exposés.

Un art épuré encore très peu exposé et connu

C'est une des dernières et plus originales expositions présentées dans le cadre de "Japonismes 2018" à Paris, qui a connu un grand succès dans divers musées de la capitale. Elle veut faire découvrir une forme d'art épuré qui est encore très peu exposé et reconnu, y compris dans les musées japonais, et sur lequel aucune étude approfondie n'a été effectuée.
Seuls six artistes du bambou ont reçu depuis 1950 la distinction de "trésor national vivant" au Japon, le bambou étant juste reconnu comme une sous-catégorie du travail du bois. Importée de Chine dès le VIIIe siècle au Japon, cette vannerie s'est développée au long des siècles pour accompagner les rituels de l'art du thé. Dans les siècles passés, elle a été exportée sous formes notamment de vases à fleurs en Europe, inspirant les maîtres verriers, les ébénistes et l'Art Nouveau.

Symbole de pureté, le bambou ne coûte rien, pousse vite et droit, est flexible

Symbole de pureté, le bambou est omniprésent au Japon, ne coûte rien, pousse vite et droit, est flexible et se plie à différents usages. Les vanneries en bambou se sont muées après la Deuxième Guerre mondiale en véritables sculptures, sans autre fonction définie que d'emporter l'imagination, dans une grande liberté et légèreté créatrice : en témoignent "Three Bonds" de Jiro Yonezawa qui se déploie telle une arabesque, ou "Disappear V" de Tanabe Chikuunsai IV, qui déploie un entonnoir d'ondes comme un œil de cyclone.
Vue de l'expo "Fendre l'air, Art du bambou au Japon"
 (Gautier Deblonde / Musée du Quai Branly-Jacques Chirac)
Nagakura Ken'ichi réussit à rendre les reflets sur une muraille rocheuse avec une dense tressage de bambous dans "Gakuyo" (Rayons de soleil sur une montagne rocheuse). Montrer ces œuvres presque abstraites qui relèvent à la fois de l'artisanat et de l'art était une gageure voulue par Stéphane Martin, président du Musée, qui est aussi le commissaire de l'exposition.

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