"Exposition-portrait" de Hervé Di Rosa, initiateur des "arts modeste", à Sète
Certains sont issus de son panthéon personnel, comme Jérôme Bosch, Henry Darger, Pierre Molinier ou Bernard Buffet, d'autres sont des contemporains entrant en résonance avec son travail, comme Eugène Leroy, qui superposait des couches de peintures sur les toiles ou Jean Dubuffet, premier théoricien de "l'art brut". D'autres artistes, plus jeunes, s'inscrivent dans le chemin des arts modestes, à l'instar de Lucien Murat, qui crée des figures de la mythologie contemporaines plongées dans un monde de chaos, ou de Sarah Tritz, qui travaille sur la transformation de l'art du passé.
Reportage France 3 Languedoc-Roussillon : C. Monteil / S. Taponier / A. Vaillant
"Il y a dans ce portrait en creux une partie patrimoniale avec des artistes qui m'ont influencé, d'autres que j'ai rencontrés et des artistes plus jeunes dont je ne connaissais à peine le travail", a expliqué Hervé Di Rosa. "Je conçois le Miam comme une oeuvre à plusieurs", poursuit-il : "J'y avais très rarement exposé ma peinture mais je voulais montrer ma peinture ici à Sète", avoue l'artiste né dans "l'île singulière" en 1959. Julie Creen, la commissaire de l'exposition, "m'a amené des propositions très surprenantes", assure Di Rosa, créateur avec son compagnon de route Robert Combas de la "figuration libre" -un courant porté par des images simples, avec des couleurs fortes et dissonantes, et par un lien fort avec les codes de la bande dessinée et des graffitis.
Foisonnant d'influences
"Au départ le projet était annoncé comme un musée imaginaire d'Hervé Di Rosa", explique la commissaire de 35 ans. "Mais c'était trop pompeux à ses yeux, il est vraiment très modeste", ironise-t-elle : le projet a évolué vers une "exposition-portrait". Un portrait esquissé à travers "l'archipel" foisonnant de ses influences et de ceux qui prolongent et réactivent les arts modestes, terme désignant ce qui est à la fois marginal et ayant trait à l'art contemporain, aux figures publicitaires, à l'art brut, à l'artisanat, à la culture punk et à toutes pratiques issues de l'underground et des contre-cultures.Le visiteur est accueilli par une création de Lydie Jean dit Pannel intitulée "Chambre à louer, l'intimité du monde" : sur un mur sont répartis des dizaines de petits écriteaux que l'on trouve sur les portes des chambres d'hôtel du monde entier. L'artiste a souhaité évoquer le locataire provisoire d'une chambre d'hôtel, qui, indifférent aux dangers qui menacent le monde, choisit de ne pas être dérangé. Puis dans la pénombre du Miam, surgit sur toute la hauteur du mur principal un "cabinet de curiosités" mêlant collages, peintures, vidéos, tressages, artisanat... On trouve aussi l'artiste sévillane Pilar Albarracin et son "Relicario" provocateur, la "Casserole rouge" de Bernard Buffet, la "Maison jaune et l'arbre vert" de Fernand Léger, le "Tigre des Ming" de Charles Lapicque....
L'exposition permet de voir - fait paradoxalement rare au Miam - plusieurs oeuvres de Di Rosa : "Around the Eye in One Day" (2013), créée à partir de cables de téléphones tressés, "Porto-Novo", "Aftermath".
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